❤ « Un enfant » de Thomas Bernhard (Gallimard, 1984 ; réed. 2016)

A l’occasion des 90 ans de la naissance de Thomas Bernhard (le 9 février 1931) et des 32 ans de sa disparition (le 12 février 1989), j’ai souhaité découvrir cet auteur décrit souvent comme l’enfant terrible des lettres autrichiennes. Ce fut une forte rencontre littéraire.

Quatrième de couverture : « Né discrètement en Hollande où sa mère va cacher un accouchement hors mariage, Thomas Bernhard est bientôt recueilli par ses grands-parents qui vivent à Vienne. La crise économique des années trente les force à s’établir dans un village aux environs de Salzbourg où l’enfant découvre avec ravissement la vie campagnarde. Le grand-père, vieil anarchiste, doit aller s’installer à Traunstein, en Bavière. Le jeune Thomas se familiarise avec le monde de la petite ville, commence à s’émanciper, fait l’école buissonnière et ses premières escapades à vélo. Il découvre aussi le national-socialisme et la guerre aérienne.

Le monde enchanté de l’enfance n’est pas celui pourtant du petit Thomas. Persécuté par ses maîtres, souffrant du complexe de l’immigré et du pauvre, il a plusieurs fois la tentation du suicide, tentation qui plus tard hantera aussi l’adolescent et le jeune homme. »

Je cherche, je cherche encore et je ne trouve pas un sujet qui ne m’a pas émue à la lecture de cette autofiction. Thomas Bernhard nous parle de son enfance avec un mélange de naïveté et de clairvoyance qui rend son personnage central, lui-même, extrêmement attachant. On a envie de protéger ce petit garçon : de l’école, du mépris des maîtres, des moqueries des camarades, du fantôme du père, du mal-être qui lui inspire des envies suicidaires, des punitions qui témoignent de l’éducation d’alors et d’un rapport complexe avec sa mère, de son époque.

S’engager dans la lecture de Thomas Bernhard c’est accepter de ne rien contrôler et d’approcher parfois un grand désespoir. Du moins, c’est comme cela que je l’ai vécu. Mais c’est aussi ressentir des sensations décrites avec une justesse impressionnante : je pense notamment à l’extase suivie de l’infinie détresse lors d’une excursion à vélo qui ouvre ce roman. Nous sommes à la fois sur un réalisme cru et un retour à l’enfance qui fait appel à l’infinité des possibles, l’amour inconditionnel, absolu et entier dont seuls sont capables les enfants. Un amour douloureux quand il est mal donné et/ou mal rendu.

Impossible de parler d’amour dans ce texte sans évoquer l’admiration et l’affection qu’a le petit Thomas pour son grand-père. Ce lien qui les unit est magnifiquement fort, les rendant complices au-delà des bêtises (dits crimes) même si le vieil homme ne parvient pas toujours à venir en aide à l’enfant. Le grand-père est celui qui ose dire à l’enfant, celui qui lève le rideau sur les choses quand les autres adultes veulent le laisser baisser, celui qui attire l’attention sur les petites choses de la vie, celui qui fait naître les questions sans forcément donner de réponses, celui qui éveille au monde un garçon qui n’y trouve pas sa place. Pour Thomas, son grand-père est sa seule sécurité.

L’auteur nous parle des amitiés fondatrices perdues, des différentes ruptures dans le temps de l’enfance, de ses traumatismes intimes, familiaux, sociaux, de sa solitude, de l’arrivée puis de l’ancrage du nazisme, de son mélange de peur et d’aversion pour le collectif, pour la masse qui peut être source du meilleur mais aussi du pire.

J’ai été très impressionnée à la fois par le style de Thomas Bernhard et par les souvenirs qu’il choisit de ressusciter, de faire revivre dans ces pages et qui ont fait vibrer quelque chose en moi. Ce petit Thomas, j’ai tant de fois voulu le prendre dans mes bras et lui dire que tout ira bien, qu’on ne lui fera plus de mal. Et pourtant ce n’est jamais larmoyant, loin de là. Vous entendrez à nouveau parler de cet auteur sur le blog, L’origine est déjà en attente de lecture sur ma table de nuit et j’ai hâte de pouvoir découvrir Les Mange-pas-cher ainsi que Place des Héros.

En savoir plus

Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : Papillon par mots et par vont

Et vous, connaissez-vous cet auteur ?

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Bilan de l’année 2021 (4/5)

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Poursuivons ensemble le bilan de l’année écoulée ! Le sujet du jour est : le bilan de mes lectures et les auteur·ice·s que je souhaite suivre de près (dans le respect de la loi).


208 livres lus

Comme pour les années précédentes, ce chiffre est à relativiser car je lis beaucoup de formes courtes et de romans graphiques. Sur ces 208 livres, 131 ont été chroniqués. C’est à peu près le même rythme que l’année précédente, ce qui m’étonne positivement considérant mon état physique. Un paquet de chroniques est ainsi en attente de rédaction.


Les auteur·ice·s marquant·e·s

Comme chaque année, mon cœur a vibré.

Ibrahim Aslân : Très touchée par la lecture de Deux chambres avec séjour, j’ai acquis les autres romans traduits de cet auteur culte égyptien. J’ai vraiment apprécié sa façon de traiter le deuil et les relations humaines.

Kaho Nashiki : Quelles émotions nous avons été nombreuses et nombreux à ressentir à la lecture de L’été de la sorcière ! En attendant une autre traduction de l’autrice japonaise, nous pouvons nous tourner vers sa précédente publication, Les mensonges de la mer (2017). Si vous n’avez pas encore découvert la belle relation complice qui habite son roman paru en français cette année, je ne peux que vous inviter à vous accorder quelques heures pour le lire.

Hwang Sok-yong (1943-) : Voici sans aucun doute l’auteur dont j’ai lu le plus de romans et nouvelles cette année et qui me marquera longtemps (un intérêt que je partage avec plaisir avec Alain du blog Bibliofeel). Cet auteur coréen possède une réelle sensibilité face à l’injustice qui lui a valu des années de prison pour son opposition à la dictature.

Thomas Bernhard (1931-1989) : Enfant terrible des lettres autrichiennes, voici un auteur qui a su me faire rire amèrement autant que m’attendrir et me serrer le coeur. Je pense que lorsqu’on aime la critique sociale réalisée par le prisme de l’autofiction – de fait il a une vie qui se prête à la littérature – on aime Thomas Bernhard.

Han Kang (1970-) : Après l’abandon d’un de ses romans, je suis tombée à la renverse à la lecture du difficile – émotionnellement parlant – roman Celui qui revient. Un traitement incroyablement maîtrisé et efficace de son sujet : les massacres qui eurent lieu lors du soulèvement démocratique de Gwangju.

Abdellatif Laâbi (1942-) : Un poète remarquable, qui exprime l’amour autant que la résistance à l’oppression et le refus de la violence. Poète de l’humanisme. Je n’ai pas fini de le lire ni de vous en parler.

Christian Robinson (1986) : S’il y a un album jeunesse paru en 2021 que je retiens c’est bien Toi aussi, tu comptes. Un livre plein de bienveillance à l’égard de chaque enfant, qui regarde avec tendresse les soit-disant forces et faiblesse. Un potentiel support pédagogique.

Yamen Manai (1980) : J’ai été secouée par le court mais non moins marquant Bel abîme, paru cette année. Ce qui me donne envie de poursuivre ma découverte de cet auteur : sa sensibilité, son sens de la formule et de la phrase qui te met une petite claque.

Chi Zijian (1964) : Cette autrie chinoise m’interroge. J’ai beaucoup aimé Toutes les nuits du monde. J’ai été extrêmement déçue par Bonsoir, la rose. Résultat des courses : un point partout, la balle au centre. Il faudra une troisième lecture pour dire si oui ou non, je poursuivrai davantage ma découverte de son oeuvre.

Yasushi Inoue (1907-1991) : Rares sont les auteur·ice·s capables de saisir et de transmettre avec une telle précision la complexité des émotions humaines. Yasushi Inoue dépeint également la société japonaise de telle façon que nous avons presque l’impression d’y être. L’art de la justesse. Je me suis procuré l’un de ses romans autobiographique, je vous en reparlerai donc prochainement.

Souad Labbize (1965) : Ma découverte de Souad Labbize remonte à plusieurs années mais j’ai l’impression de l’avoir vraiment rencontrée cette année. Deux lectures aux tons différents qui m’ont émue, d’autres lectures prévues.

Ascanio Celestini (1972) : L’un de mes gros coups de coeur revient à cet auteur et dramaturge italien. Avec La brebis galeuse, il m’a secouée, m’a fait passer du rire aux larmes en un claquement de doigts. Je n’ai déjà plus ce livre, offert à Thomas VDB lors d’une rencontre-dédicaces à l’automne, mais je sais que je le rachèterai. Pour à nouveau l’offrir, sans aucun doute.

Ernest J. Gaines (1933-2019) : Je voulais lire plusieurs des romans de cet important auteur américain en 2021, après avoir adoré son recueil de nouvelles Mozart est un joueur de blues. La suite aura prouvé que j’ai manqué à cette promesse que je m’étais faite. Mais je ne l’oublie pas et j’espère vous en reparler avec émotion en 2022 !

William Gardner Smith (1927-1974) : Ce journaliste afo-américain s’est installé en France au début des années 1950, il y a assisté au racisme envers les Algérien·ne·s et au tragique 17 octobre 1961. Ce jour où la police française tabassa sans retenue et noya des Algériens dans la Seine. Roman remarquable dans lequel la voix journalistique rend factuels et proches de nous ce drame. Le visage de pierre était le dernier livre non traduit de l’auteur. Véritable coup de coeur, je regrette désormais que ses autres traductions ne soient plus disponibles…

Richard Bausch (1945-) : Ma lecture du roman Paix, qui parle de guerre, m’a rapidement fait faire un rapprochement stylistique entre Richard Bausch et Hubert Mingarelli. Si vous connaissez mon amour pour ce dernier, vous comprendrez mon intérêt nouveau pour le premier.

Leïla Sebbar (1941-) : Cette autrice m’émeut par son approche de l’exil et des origines, par son regard sur la (non) transmission culturelle et les ruptures générationnelles. Elle parle également de racisme et de discriminations. Je vous en parlerai davantage en 2022.

Albert Cohen (1895-1981) : J’ai enfin pris le temps de découvrir cet auteur culte des lettres françaises. Et quelle découverte ! C’est la rencontre de l’intelligence et du style. J’ai dans ma bibliothèque un deuxième livre de l’auteur, des chroniques fleuriront en cette nouvelle année.

Hala Mohammad (1959-) : Cette poétesse syrienne nous parle d’exil, de la maison familiale qui détient le secret de souvenirs au coeur de ses ruines, de la perte, de la reconstruction, de ce qui est impossible de reconstruire. Une très belle poésie. Trois recueils sont disponibles en français.

Max Lobe (1986) :  Moi qui aime les langues imagées j’ai été plus que servie ! Impossible de ne pas succomber au charme de cet auteur Camerounais qui nous en fait voir de toutes les couleurs pour, finalement, nous parler de sujets sociaux et sociétaux. J’ai adoré et j’espère adorer encore longtemps.

Et vous, quel·le·s auteur·ice·s ont marqué votre année 2021 ?

Bilan janvier-avril 2021

Déjà quatre mois écoulés alors que j’ai l’impression que nous venons seulement de commencer l’année ! Il faut dire qu’à rester chez soi et ne pouvoir sortir que pour travailler, le rapport au temps est devenu assez particulier. Qu’à cela ne tienne, avec des livres, nous avons une infinité de voyages à faire et de temporalités à explorer !


58 chroniques publiées
& 82 livres lus

Je commence ainsi l’année avec du retard dans ma rédaction de chroniques. Mais je ne m’en formalise pas. Certaines ne paraîtront jamais, je le sais déjà, laissant leur place à des livres qui m’auront davantage marquée. D’autres lectures m’ont tellement secouée que la chronique n’arrive pas à aboutir, mais il va bien falloir que je parvienne à vous en parler.

Lors de mon précédent bilan, je me lançais le défi de trouver un équilibre dans mes lectures entre les parutions de l’année en cours et des publications antérieures, je me suis donc amusée à faire le point fin avril.

Livres de 2021 : 39
Livres de 2020
* : 13
Livres antérieurs : 31

*J’isole 2020 car certains livres peuvent avoir moins d’un an, je les considère encore comme des nouveautés même s’ils ne font plus forcément partie de l’actualité éditoriale.

Je suis très contente de constater que j’ai naturellement papillonné entre différentes années. C’est avec Aimé Césaire et l’auteur yiddishophone Isaïe Spiegel que je suis remontée jusque dans les années 1960-70.

Je ne fais pas attention au fait de lire des femmes ou des hommes : je lis des idées sur des sujets précis. Mais, comprenant et partageant certaines considérations quant à la longue invisibilisation des femmes en littérature, j’ai aussi souhaité faire le point sur cet aspect de mes lectures.

Autrices lues : 50
Auteurs lus : 52

Pour des lectures choisies à l’instinct, sans me poser la question du genre, ce sont des chiffres que je trouve intéressants. Je ne pensais pas frôler autant la parité. J’en suis ravie dans le sens où, vraiment, ce n’était pas du tout pensé ou calculé.

Autour de ce questionnement, je vais inaugurer en mai ma première participation au challenge Instagram #autricesdumonde avec pour destination le Liban. Je vous donne donc rendez-vous très vite avec des livres qui, j’espère, m’auront conquise.
Ce qui est amusant – je trouve – c’est qu’en faisant mes recherches pour choisir des livres à commander je n’ai pas pû m’empêcher de noter des titres écrits par des hommes afin de les lire un peu plus tard. Parce que je suis tout simplement incapable de ne lire que des autrices de la même manière que je suis incapable de ne lire que des auteurs – et c’est la première fois il me semble que je cherche des livres avec un critère de genre, ce qui a été un exercice assez particulier.


Book haul & PAL

J’ai pris beaucoup de plaisir en ce début d’année à explorer de nombreuses bibliographies, à élaborer les miennes et à enrichir ma bibliothèque de nouveautés comme de parutions plus anciennes.

C’est d’ailleurs cette focalisation rétrospective qui m’a un peu fait dépasser mon horreur des livres de poche (les grands formats n’étant plus disponibles et trop chers en occasion). J’ai toujours du mal avec ce format pour les romans longs (je trouve que le confort de lecture est complètement mis de côté) mais pour les romans allant jusqu’à un peu moins de 300 pages, mes yeux semblent désormais l’accepter. Cependant, je reste une amoureuse des grands formats, de préférence brochés.

Après d’innombrables tentatives, je me suis à nouveau lancé le défi d’inventorier l’intégralité de ma bibliothèque (ma semaine de vacances confinées a été passionnante). Je suis désormais à jour dans mes comptes ! Enfin presque, car je dois encore ajouter manuellement 176 livres à Livraddict… Ou comment avoir le sentiment de lire des livres qui n’intéressent que moi…

J’arrive à un joli résultat de 1223 livres. Prochaine étape : faire un petit tri, dénicher ceux que je veux offrir à mes proches, donner à des associations et vous faire gagner.

Pour découvrir ma bibliothèque, vous pouvez parcourir mon profil Livraddict.

Concernant ma PAL, elle est bien dodue et le restera car c’est comme cela que je l’aime : j’ai besoin d’avoir beaucoup de choix. Sans compter que je fonctionne beaucoup par rebonds et thématiques, donc j’aime avoir des livres qui répondent à d’autres livres en permanence.


Les challenges

J’ai commencé l’année en lançant le mois des nouvelles, challenge auquel j’ai été heureuse de voir plusieurs d’entre vous participer et je vous en remercie de tout coeur ! La nouvelle étant un genre assez peu lu – j’ai l’impression que ça change un peu, comme pour la poésie – j’ai voulu la mettre en avant car j’aime les histoire courtes qui sont souvent bien plus difficiles à écrire que les romans. C’est tout un art de faire court, de réduire à l’essentiel un récit et les auteurs•trices qui parviennent à nous embarquer dans leurs univers en peu de pages sont vraiment doué•e•s. Je vous donne rendez-vous en janvier prochain pour sa reconduction !

J’ai terminé le Challenge coréen avec de nombreuses belles lectures et j’ai signé pour une nouvelle participation sur 2021-2022. J’ai déjà quelques lectures programmées et je suis impatiente de faire de nouvelles découvertes ! Un grand merci à Cristie pour ce projet qui m’a permis d’avoir de gros coups de coeur pour des auteurs et des autrices !


Les auteur•e•s marquant•e•s

J’ai été récemment subjuguée par la poésie humaniste d’Abdellatif Laâbi et c’est excitée comme une puce que j’attends la parution d’une anthologie de ses oeuvres en mai.

J’étais déjà amatrice du travail de Keum Suk Gendry-kim et mes lectures de cette autrice de début d’année confirment que je vais continuer à la suivre de près, de très près même (mais sans que ce soit flippant pour autant, je vous rassure). Et ça tombe bien, la semaine prochaine paraît son dernier roman graphique ! Un travail littéraire et graphique qui explore avec talent l’histoire contemporaine de la Corée.

J’ai découvert avec émotions plusieurs romans de Hwang Sok-yong et j’ai bien l’intention de lire l’intégralité de son oeuvre à la sensibilité humaine et sociale. Son engagement lui a dailleurs valu d’être longtemps emprisonné. Une commande de livres d’occasion est en cours d’élaboration, ça va faire mal à mes mètres carrés.

Difficile de passer à côté de Waka Hirako en ce début d’année si on apprécie les mangas, qui plus est engagés. My Broken Mariko est son seul livre traduit en français pour le moment – il me semble qu’elle a peu d’oeuvres publiées pour le moment au Japon – et je suis impatiente de découvrir ses prochains ouvrages.

J’ai souhaité poursuivre ma découverte d’auteurs•trices yiddishophones cette année et mon choix s’est notamment porté sur Isaïe Spiegel. Seuls deux de ses romans sont disponibles et, après avoir fini le premier – Les flammes de la terre -, j’ai commandé le second. Impossible de faire autrement.

J’ai un rapport particulier à Birgit Weyhe : ses livres ne sont jamais des coups de coeur pour moi et pourtant j’aime la suivre et l’annonce d’une traduction me met automatiquement en joie. Sa façon d’aborder l’histoire m’intéresse, son engagement me plaît, ce qui fonctionne moins c’est son style graphique qui ne parvient pas à me séduire. Pour autant, je suis au rendez-vous.

Enfant terrible des lettres autrichiennes, j’ai été émue par Thomas Bernhard, notamment sa façon de dire ses blessures d’enfance et son regard sans concession sur le monde. Une lecture, un coup de coeur, et d’autres lectures en vue pour la suite de l’année !

J’ai beaucoup apprécié la plume de Claire Keegan et le regard humain qu’elle porte tout au long de son dernier roman paru. Ses précédentes oeuvres feront partie de mes achats rétrospectifs. Elle a beaucoup travaillé le genre de la nouvelle, raison de plus de la découvrir à nouveau.

J’ai commencé l’année avec un court roman et un recueil de nouvelles d’Ernest J. Gaines et j’ai été sous le charme. Pour mes 30 ans j’avais reçu plusieurs de ses livres, de prochaines lectures seront donc facilement réalisables.

Comme prévu fin 2020, j’ai lu un autre roman de Gertrud Kolmar, le très beau Susanna, et j’ai à nouveau été hypnotisée par son style et l’ambiance un peu étrange qu’elle y installe. Je vais prochainement me plonger dans la correspondance qu’elle a tenue avec sa soeur avant d’être déportée et assassinée début 1943. Viendront ensuite ses recueils de poésie. C’est une autrice dont je n’avais jamais entendu parler et que j’ai découverte à force de recherches, j’espère que les petits espaces que je lui aménage sur ce blog vous donneront envie de la découvrir.

Pour retrouver tous mes coups de coeur, vous pouvez cliquer sur le symbole présent dans les tags des articles concernés. Ou directement >>> ici <<<.


Mon challenge personnel :
1 pavé par mois

Je suis intimidée par les gros livres, j’aime tellement varier les univers et les auteurs•trices que devoir tenir plusieurs semaines sur un seul livre me frustre avant même de le commencer. Je me suis donc lancée courant mars un petit challenge personnel : essayer de lire chaque mois un pavé afin de ne plus tourner le dos à certains textes sur un critère aussi idiot qu’un nombre de pages.

Mon choix pour le mois de mars s’est porté sur le roman A pas aveugles de par le monde de Leïb Rochman (Folio Gallimard, 2013). Il ne s’agit pas d’un texte facile, loin, très loin de là. Je pense qu’il s’agit du livre le plus difficile à lire que j’aie pu croiser jusqu’à présent. Par son sujet, la Shoah et l’immédiat après guerre. Par son style qui demande une extrême concentration. C’est donc une lecture que je n’arrive à avancer que petit bout par petit bout. Je suis dessus depuis deux mois, je ne sais pas s’il sera terminé dans six mois mais je poursuis mes petits bouts. Le pavé mensuel… j’en suis loin ! Mais pour découvrir un monument de la littérature de l’anéantissement, je suis prête à y passer l’année s’il le faut.


Et pour la suite ?

Je vous concocte un mois thématique pour juin. J’y travaille déjà depuis un petit moment pour vous proposer un mois totalement consacré à la thématique choisie. J’ai hâte de vous dévoiler les chroniques car le sujet me tient fort à coeur et me semble très important : l’exil, les migrations et l’accueil des réfugiés, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés du 20 juin organisée par les Nations Unies.

Un autre mois thématique est en cours de préparation pour novembre. Je m’y prends dès maintenant pour bien organiser mes recherches d’auteurs•trices ainsi que pour répartir le budget de commandes de livres à lire. Il s’agira d’un mois consacré aux écrivain•e•s emprisonné•e•s, assassiné•e•s, menacé•e•s ou poussé•e•s à l’exil à l’occasion de la Journée de l’écrivain en prison organisée par le PEN International, le 15 novembre. Ce mois sera consacré à des auteurs•trices d’hier et d’aujourd’hui, vivant•e•s ou disparu•e•s, dont la volonté de dire a été l’un des combats de leur vie. Ce sera également un mois pour rappeler que la liberté d’expression n’est pas un droit acquis partout et pour tout le monde mais est un droit nécessaire pour l’humanité.

Je souhaite également vous proposer des chroniques qui approchent des romans adaptés en films et explorent les deux : la lecture et le visionnage. Cela me permettra à la fois de parler de livres et films, récents ou non. Malheureusement, les premiers titres que je voulais vous proposer n’ont pas leur adaptation disponible en VOD… Je vais donc voir si les DVD sont disponibles dans mes médiathèques ou s’il est pertinent de les acheter.

Comme vous l’avez peut-être vu dernièrement, j’ai lancé un nouvel article hebdomadaire : Un mot, trois livres. Ce format me permet à la fois de remettre en avant un livre lu, de retrouver chaque semaine un oublié de ma PAL et – encore et toujours – de découvrir des livres qui rejoindront un jour où l’autre mes bibliothèques. Vous pouvez sans problème le reprendre si l’idée et le format vous plaisent ou proposer des titres en commentaire.

J’espère que les prochaines chroniques vous plairont et que vous avez aussi fait de magnifiques découvertes littéraires au cours de ces quatre derniers mois !

Et vous, quel est votre bilan ?
Que prévoyez-vous de faire prochainement ?

Bilan de l’année 2021 (1/5)

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Je vous souhaite une excellente nouvelle année, qu’elle fasse éclore de beaux moments – moins déterminés par l’actualité que depuis presque deux ans – et mette sur votre chemin de belles lectures !

Je ne vous cacherai pas que 2021 n’a pas été simple pour moi et que 2022 va débuter avec une succession de rendez-vous médicaux.

  • Points positifs : j’ai réussi à arrêter de fumer et j’en suis très chiante fière, et je suis devenue maman d’une charmante chatte – Agatha, 6 ans et toutes ses dents – qui, après avoir été abandonnée, est totalement gâtée.
  • Point négatif : il semblerait que je n’aie pas une maladie autoimmune, mais deux. J’espère donc que l’expression jamais deux sans trois ne s’appliquera pas dans mon cas. Merci d’avance à la déesse des santés merdiques.

Je dévoile cet aspect de ma vie pour vous prévenir de possibles absences ponctuelles, étant très fatiguée dans l’attente d’un traitement adapté. Cependant, je vais essayer de laisser le moins de place possible à la maladie.

Mais démarrons cette nouvelle année bloguesque avec un petit bilan de l’année écoulée ! Le sujet du jour est : les coups de cœur de 2021.

Les livres coups de cœur de 2021 :


Je profite de ce bilan pour remettre en avant mes coups de cœur de l’année, que ces livres aient été publiés en 2021 ou qu’ils soient antérieurs. J’ai le coeur tendre, le nombre de livres m’ayant fait chavirer le prouve :

☛ Pour trouver directement mes coups de cœur quand vous le souhaitez, vous pouvez cliquer ici.

Et vous, quels livres ont marqué votre année ?