Les prix littéraires du mercredi #20

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours et qui ont éveillé ma curiosité. Un seul m’a vraiment tapé dans l’œil fin avril, c’est peu mais c’est déjà pas mal !

 

  • Courrier de nuit de Hoda Barakat, paru aux éditions Actes Sud en octobre 2018, lauréat du Prix international du roman arabe 2019 :

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« Un réfugié aux abois, poursuivi par un tueur, écrit à la femme qu’il a aimée une lettre restée inachevée. Une étrangère de passage la trouve par hasard et, terrifiée, elle écrit à son tour à son ancien amant qu’elle attend dans sa chambre d’hôtel sans trop d’espoir. Jamais postée, sa lettre tombe dans les mains d’un autre étranger, l’incitant à raconter à sa mère des épisodes scabreux de son passé. Mais cette missive, qu’il cache en cherchant à échapper à la police, est découverte par une femme désemparée qui se décide à écrire à son frère condamné à une longue peine pour lui rapporter ce qu’il ne sait pas de l’histoire sordide de leur famille. Et ainsi de suite dans une cinquième, puis une sixième lettre, qui constituent avec les précédentes une chaîne de confessions dont aucune ne parvient à son destinataire. Pour n’être finalement lues que par les lecteurs anonymes de ce roman…

En une centaine de pages troublantes de bout en bout, Hoda Barakat campe des migrants en butte à la misère sociale et à leurs propres démons, et pointe l’incommunicabilité humaine dans un monde surchargé de moyens de communication. »

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Les prix littéraires du mercredi #19

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours et qui ont éveillé ma curiosité.

 

  • L’âge d’or – Première partie de Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil, paru aux éditions Dupuis le 7 septembre 2018, lauréat du Prix BD FNAC/France Inter :

9791034730353-couv-m800x1600« La légende parle d’un âge d’or, où vallées et montagnes n’étaient entravées d’aucune mu-raille. Où les hommes allaient et venaient librement… Mais ce temps lointain est bien révolu.

Le royaume est accablé par la disette et les malversations des seigneurs de la cour. À la mort du vieux roi, sa fille Tilda s’apprête à monter sur le trône pour lui succéder. Avec le soutien du sage Tankred et du loyal Bertil, ses plus proches conseillers et amis, elle entend mener à bien les réformes nécessaires pour soulager son peuple des maux qui l’accablent. Mais un complot mené par son jeune frère la condamne brusquement à l’exil.

Guidée par des signes étranges, Tilda décide de reconquérir son royaume avec l’aide de ses deux compagnons. Commence alors un long périple, où leur destin sera lié à L’âge d’or ; bien plus qu’une légende, bien plus que l’histoire passée des hommes libres et de leur combat, c’est un livre oublié dont le pouvoir est si grand qu’il changera le monde.

Sur un scénario remarquablement moderne, coécrit avec Roxanne Moreil, Cyril Pedrosa revient dans un conte médiéval unique. Un récit d’aventures épique, brodé d’utopie, où se dessine en filigrane la capacité des hommes à s’inventer un nouvel avenir commun. Le premier tome d’un diptyque majestueux. »

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  • Indélébiles de Luz, paru aux éditions Futuropolis le 2 novembre 2018, lauréat du Prix France Info de la bande dessinée d’actualité et de reportage :

81xtdhphntl« De 1992 à 2015, Luz a dessiné toutes les semaines pour Charlie Hebdo. Jeune provincial puceau arrivé à Paris,il rencontre Cabu qui le prend sous son aile et l’entraîne à La Grosse Bertha, qui devient Charlie Hebdo. Avec le temps il devient l’un des piliers du journal. Dans un long rêve, il égrène ses souvenirs : ses amis, Charb, Tignous, Gébé, Catherine Meurisse…, le premier reportage en banlieue, aux USA, la tournée en Bosnie en guerre avec le chanteur Renaud, son infiltration au RPR, les manifs… Et la vie de bureau, les bouclages, les unes, Johnny. Enfin, il y a surtout la présence de Cabu, le mentor, jamais avare de conseils, qui essaie par exemple de lui apprendre à dessiner discrètement dans sa poche.

C’est un Charlie Hebdo inconnu qui nous est présenté ici car, comme l’explique Luz : Tout ce que vous connaissez ou croyez connaître de Charlie Hebdo ne se trouve pas dans ce livre. »

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Les prix littéraires du mercredi #18

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours. Pour ce dix-septième numéro, je vous propose un focus sur le Prix Artémisia.

« Le jury d’Artémisia décerne tous les ans un prix pour récompenser une femme auteure de BD, pour saluer son ouvre, l’encourager, rendre le travail des femmes dans la BD plus visible, lutter contre la discrimination passive, contre les multiples plafonds de verre qui continuent de limiter la percée des auteures, des dessinatrices, des scénaristes, des créatrices, de leur art, leur créativité, leur génie, etc. » Source

Je ne connaissais pas du tout ce prix littéraire et autant vous dire que je m’engage à lire toutes ces œuvres rapidement, par intérêt pour leurs contenus mais aussi en soutien à la cause que le prix défend.

 

  • Sous les bouclettes de Mélaka et Gudule, paru aux éditions Delcourt le 11 avril 2018, lauréat de la catégorie « Témoignage » 2019 :

sous_bouclettes_gudule_mélaka« C’est l’histoire d’une vie. La vie de Gudule.

Enfant rebelle, femme d’Arts et de Lettres, personnalité engagée, gaffeuse rigolote et attachante, elle se révèle à travers les petits moments de honte qui ont parsemé sa vie.

À la fois témoignage et hommage, Mélaka livre un récit bouleversant où elle raconte les tracas médicaux, le déclin et le chagrin avec beaucoup de tendresse et de dérision. »

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  • Hallali de Claire Malary, paru aux éditions de l’Œuf le 9 novembre 2018, lauréat du Grand Prix Artemisia 2019 :

couv-hallali-700x990« Un homme fuit une meute de loups. Une jeune femme fuit deux agresseurs. Deux chasses à l’humain qui se croisent.

Deux techniques de dessin qui se croisent puis se mélangent : encre et aquarelle.

Une nouvelle graphique muette servie par la force du noir et blanc et les nuances colorées de l’aquarelle. Émergence d’un talent brut dans ce premier livre de Claire Malary. Pour le plaisir des yeux. »

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  • Les grands espaces de Catherine Meurisse et Isabelle Merlet, paru aux éditions Dargaud le 21 septembre 2018, lauréat de la catégorie « René Dumont » 2019 :

grands-espaces-les-tome-1-grands-espaces-les« Catherine Meurisse a grandi à la campagne, entourée de pierres, d’arbres, et avec un chantier sous les yeux : celui de la ferme que ses parents rénovent, afin d’y habiter en famille. Une grande et vieille maison qui se transforme, des arbres à planter, un jardin à imaginer, la nature à observer : ainsi naît le goût de la création et germent les prémices d’un futur métier : dessinatrice. Avec humour et tendresse, l’auteure raconte le paradis de l’enfance, que la nature, l’art et la littérature, ses alliés de toujours, peuvent aider à conserver autant qu’à dépasser. Les Grands Espaces raconte le lieu d’une enfance et l’imaginaire qui s’y déploie, en toute liberté. »

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  • La terre perdue de Hanneriina Moisseinen, paru aux éditions Actes Sud l’An 2 le 17 janvier 2018, lauréat de la catégorie « Mémoire » 2019 :

51odgyq9evl« L’histoire se situe à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1944, au moment où l’Union soviétique s’empare de la Carélie finlandaise.

Une femme, Maria, reste au village pour s’occuper de ses vaches. Un soldat qui perd la tête, sur le front, est considéré comme déserteur.

Récit poignant sur une tragédie universelle, où des photos des archives de l’armée finlandaise se mêlent aux dessins au crayon… »

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  • L’une d’elles d’Una, paru aux éditions Çà et là le 16 mars 2018, lauréat de la catégorie « Combat féministe » 2019 :

arton161-3f3c9« Un récit personnel dévastateur sur les violences faites aux femmes sur fond d’affaire de l’éventreur du Yorkshire, le tueur en série qui a sévi en Angleterre et tué treize femmes entre 1975 et 1980.

Nous sommes en 1977, Una a douze ans et vit dans le West Yorkshire. Un assassin sème la panique dans la région en s’attaquant à des femmes isolées, en majorité des prostituées. La police peine à résoudre l’affaire – en dépit de milliers d’heures passées à la recherche du tueur et alors que les forces de l’ordre ont interrogé plusieurs fois le meurtrier sans le savoir. L’incapacité des policiers à trouver le coupable soulève l’indignation à travers le pays. Dans la période où ces meurtres ont eu lieu, Una a été victime d’une série d’agressions sexuelles, agressions dont elle s’est par la suite sentie coupable.

Retraçant son histoire personnelle, expliquant les raisons des ratés de l’enquête, fournissant des statistiques édifiantes sur le degré d’impunité des hommes coupables de féminicides et d’agressions sexuelles, L’une d’elles explore ce que signifie grandir dans une société où la violence masculine n’est jamais remise en question. Avec le recul, Una décrypte ce qui lui est arrivé il y a une trentaine d’années, se demande si quelque chose a vraiment changé et questionne nos sociétés qui imposent aux victimes de ces violences d’en payer elles-mêmes le coût. »

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Les prix littéraires du mercredi #17

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours. Pour ce dix-septième numéro, je vous propose un focus sur le Prix Unicef 2018.

« Plus de 3 600 enfants et jeunes de 3 à 18 ans ont participé et ont voté pour leur livre préféré parmi la sélection 2018 sur le thème Réfugiés et migrants, du déracinement à l’exil. Bravo à eux et aux 220 structures qui ont facilité leur participation !

Cette thématique forte a permis de sensibiliser enfants et adolescents à la réalité des enfants contraints de fuir la guerre, la violence, et la pauvreté. Les ouvrages sélectionnés abordent sous différentes formes, l’entraide, la solidarité, l’accueil des réfugiés, leur voyage, leur départ et les causes qui poussent de nombreuses familles à partir. » Source

 

  • Bienvenus de Barroux, paru aux éditions Kaléidoscope le 18 janvier 2017, lauréat de la catégorie 3-5 ans :

Bienvenus_bd-600x673« Chaque jour, des enfants, des femmes et des hommes risquent leur vie pour se mettre à l’abri.

Ils fuient les persécutions, la guerre, la famine…

Que les causes soient politiques ou climatiques, n’oublions jamais que l’asile est un droit constitutionnel.

L’accueil des réfugiés est l’affaire de tous ! »

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  • Chemin des dunes de Colette Hus-David et Nathalie Dieterlé, paru aux éditions Gautier Languereau le 6 septembre 2017, lauréat de la catégorie 6-8 ans :

9782017024231-001-T« Talia, 7 ans, doit fuir le Soudan avec sa famille et migrer vers un nouveau lieu de vie.

Ballotée des rivages d’Afrique au chemin des dunes du Nord de la France, elle va connaître la peur, l’inquiétude, puis un jour, l’espoir d’un avenir meilleur.

Une histoire digne et bouleversante. »

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  • Banana Girl de Kei Lam, paru aux éditions Steinkis le 24 mai 2017, lauréat de la catégorie 9-12 ans :

51hiT6gP7XL« Kei a grandi en France, partagée entre deux cultures : les dim sum et le camembert, la fête de la Lune et l’Épiphanie, le baume du tigre et l’eau bénite…

La vie n’est pas toujours simple pour une petite Chinoise à Paris, mais peu à peu elle se forge une identité faite de ces références multiples.

Aujourd’hui, Kei revendique son métissage culturel et assume joyeusement l’étiquette de banane, jaune à l’extérieur et blanche à l’intérieur… »

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  • Rage d’Orianne Charpentier, paru aux éditions Gallimard jeunesse (collection Scripto) le 16 mars 2017, lauréat de la catégorie 13-15 ans :

Rage_couv_J00276.indd« RAGE… C’est le surnom que son amie lui a donné.

C’est désormais ainsi qu’elle se nomme, pour oublier son nom d’avant, celui de son enfance, d’avant l’exil, la déchirure. Rage a eu affaire à la violence des hommes, de la guerre. Et la voilà réfugiée en France, seule, sans aucun repère.

Telle une bête traquée, elle se méfie de tous. Une nuit, sa route croise celle d’un chien, apparemment dangereux, blessé, maltraité. Le sauver devient une nécessité… »

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Les prix littéraires du (presque) mercredi #16

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours. J’ai voulu attendre ce jeudi pour publier l’article car j’attendais impatiemment le Goncourt des lycéens. Et c’est avec un cri de joie un peu trop partagé auprès de mes collègues que je suis fière de révéler le lauréat ! ❤❤❤

  • Frère d’âme de David Diop, paru aux éditions du Seuil le 16 août 2018, Prix Goncourt des lycéens 2018 :

« Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne. »

 

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Les prix littéraires du mercredi #15

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours. Et ce ne sont pas n’importe quels prix dont il est question aujourd’hui car le Goncourt et le Renaudot viennent d’être annoncés ! *Oui, je dois quand même avouer que je suis déçue pour David Diop… Très beaucoup.*

 

  • Le lambeau de Philippe lançon, paru aux éditions Gallimard le 12 avril 2018, Prix Femina 2018 :

A19810« Lambeau, subst. masc.
1. Morceau d’étoffe, de papier, de matière souple, déchiré ou arraché, détaché du tout ou y attenant en partie.
2. Par analogie : morceau de chair ou de peau arrachée volontairement ou accidentellement. Lambeau sanglant ; lambeaux de chair et de sang. Juan, désespéré, le mordit à la joue, déchira un lambeau de chair qui découvrait sa mâchoire (Borel, Champavert, 1833, p. 55).
3. Chirurgie : segment de parties molles conservées lors de l’amputation d’un membre pour recouvrir les parties osseuses et obtenir une cicatrice souple. Il ne restait plus après l’amputation qu’à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu’une épaulette à plat (Zola, Débâcle, 1892, p. 338). »

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  • La neuvième heure de Alice McDermott, paru aux éditions Quai Voltaire le 23 août 2018, Prix Femina du roman étranger 2018 :

I23602.jpg« Jim agite doucement la main en refermant la porte derrière sa femme Annie qu’il a envoyée faire des courses. Il enroule alors soigneusement son pardessus dans le sens de la longueur et le pose au pied de cette même porte. À son retour, c’est un miracle si Annie ne fait pas sauter la maison entière en craquant une allumette dans l’appartement rempli de gaz.

Les chevilles enflées après une journée à faire l’aumône, sœur Saint-Sauveur prend la relève des pompiers auprès de la jeune femme enceinte et des voisins sinistrés de ce petit immeuble de Brooklyn. La nouvelle du suicide étant déjà parue dans le journal, elle échouera à faire enterrer Jim dans le cimetière catholique, mais c’est très vite toute la congrégation qui se mobilise : on trouve un emploi pour Annie à la blanchisserie du couvent où sa fille Sally grandit sous l’œil bienveillant de sœur Illuminata, tandis que sœur Jeanne lui enseigne sa vision optimiste de la foi. Et quand cette enfant de couvent croira avoir la vocation, c’est l’austère sœur Lucy qui la mettra à l’épreuve en l’emmenant dans sa tournée au chevet des malades.

Si j’étais Dieu, avait coutume de dire sœur Saint-Sauveur, je ferais les choses autrement. À défaut de l’être, les Petites Sœurs soignantes des Pauvres Malades, chacune avec son histoire et ses secrets, sont l’âme d’un quartier qui est le véritable protagoniste du roman d’Alice McDermott. »

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  • Le Mars Club de Rachel Kushner, paru aux éditions Stock le 22 août 2018, Prix Medicis étranger 2018 :

9782234085015-001-T.jpeg« Romy Hall, 29 ans, vient d’être transférée à la prison pour femmes de Stanville, en Californie. Cette ancienne stripteaseuse doit y purger deux peines consécutives de réclusion à perpétuité, plus six ans, pour avoir tué l’homme qui la harcelait. Dans son malheur, elle se raccroche à une certitude : son fils de 7 ans, Jackson, est en sécurité avec sa mère. Jusqu’au jour où l’administration pénitentiaire lui remet un courrier qui fait tout basculer.

Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980, Le Mars Club dresse le portrait féroce d’une société en marge de l’Amérique contemporaine. »

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  • Idiotie de Pierre Guyotat, paru aux éditions Grasset et Fasquelle le 29 août 2018, Prix de la langue française, Prix spécial du jury Femina et Prix Medicis 2018 :

9782246862871-001-T« Cet Idiotie traite de mon entrée, jadis, dans l’âge adulte, entre ma dix-neuvième et ma vingt-deuxième année, de 1959 à 1962. Ma recherche du corps féminin, mon rapport conflictuel à ce qu’on nomme le réel, ma tension de tous les instants vers l’Art et vers plus grand que l’humain, ma pulsion de rébellion permanente : contre le père pourtant tellement aimé, contre l’autorité militaire, en tant que conscrit puis soldat dans la guerre d’Algérie, arrêté, inculpé, interrogé, incarcéré puis muté en section disciplinaire.

Mes rébellions d’alors et leurs conséquences : fugue, faim, vol, remords, errances, coups et prisons militaires, manifestations corporelles de cette sorte de refus du réel imposé : on en trouvera ici des scènes marquantes.

Drames intimes, politiques, amitiés, camaraderies, cocasseries, tout y est vécu dans l’élan physique de la jeunesse. Dans le collectif. »

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  • Les frères Lehman de Stefano Massini, paru aux éditions Globe le 5 septembre 2018, Prix Medicis essai 2018 :

A1IbqEUICfL« 11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehmann arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kilos en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui.

15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans.

Comment passe-t-on du sens du commerce à l’insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu’aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d’exercer ?

Grandeur et décadence, les Heureux et les Damnés, comment raconter ce qui est arrivé ? Non seulement par les chiffres, mais par l’esprit et la lettre ?

Par le récit détaillé de l’épopée familiale, économique et biblique. Par la répétition poétique, par la litanie prophétique, par l’humour toujours.

Par une histoire de l’Amérique, au galop comme un cheval fou dans les crises et les guerres fratricides.

Comment prendre la suite de Yehouda Ben Tema qui écrivit dans les Maximes des Pères : Tu auras cinquante années pour devenir sage. Tu en auras soixante pour devenir savant ?

Nous avons 1207 pages et 30 000 vers pour devenir instruits, circonspects, édifiés. Groggy. »

 

  • Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, paru aux éditions Actes Sud en août 2018, Prix Goncourt 2018 :

9782330108717.jpg« Août 1992. Une vallée perdue quelque part dans l’Est, des hauts-fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, pour tuer l’ennui, il décide de voler un canoë et d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence.

Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d’une vallée, d’une époque, de l’adolescence, le récit politique d’une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt. Quatre étés, quatre moments, de Smells Like Teen Spirit à la Coupe du monde 98, pour raconter des vies à toute vitesse dans cette France de l’entre-deux, des villes moyennes et des zones pavillonnaires, de la cambrousse et des ZAC bétonnées. La France du Picon et de Johnny Hallyday, des fêtes foraines et d’Intervilles, des hommes usés au travail et des amoureuses fanées à vingt ans. Un pays loin des comptoirs de la mondialisation, pris entre la nostalgie et le déclin, la décence et la rage. »

 

  • Le sillon de Valérie Manteau, paru aux éditions du Tripode le 30 août 2018, Prix Renaudot 2018 :

71REm6ptrBL« Je rêve de chats qui tombent des rambardes, d’adolescents aux yeux brillants qui surgissent au coin de la rue et tirent en pleine tête, de glissements de terrain emportant tout Cihangir dans le Bosphore, de ballerines funambules aux pieds cisaillés, je rêve que je marche sur les tuiles des toits d’Istanbul et qu’elles glissent et se décrochent. Mais toujours ta main me rattrape, juste au moment où je me réveille en plein vertige, les poings fermés, agrippée aux draps ; même si de plus en plus souvent au réveil tu n’es plus là. »

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Les prix littéraires du mercredi #14

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours :

 

  • No Home de Yaa Gyasi, paru aux éditions du Livre de poche le 3 janvier 2018, Prix des lecteurs du Livre de poche 2018, catégorie littérature étrangère :

9782253069072-001-T« XVIIIe siècle, au temps de la traite des esclaves. Ghanéennes, Effia et Esi sont demi-sœurs mais ne se connaissent pas. La sublime Effia est mariée de force à un Anglais, le capitaine du fort de Cape Coast. Dans les cachots de ce fort sont enfermés les futurs esclaves. Parmi eux, Esi. Elle sera expédiée en Amérique. Ses enfants et petits-enfants seront continuellement jugés sur la couleur de leur peau. La descendance d’Effia, métissée et éduquée, perpétuera le commerce triangulaire familial et devra survivre dans un pays meurtri pour des générations.

Yaa Gyasi nous conte le destin d’une famille à l’arbre généalogique brisé par la cruauté des hommes. Un voyage dans le temps inoubliable. »

 

  • Par amour de Valérie Tong Cuong, paru aux éditions du Livre de poche le 3 janvier 2018, Prix de lecteurs du Livre de poche 2018, catégorie littérature :

9782253071099-001-T« Par amour, n’importe quel être humain peut se surpasser. On tient debout, pour l’autre plus encore que pour soi-même. V. T. C.

Deux familles emportées dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale : d’un côté, Joffre et Émélie, concierges d’école durs au mal, patriotes, et leurs enfants ; de l’autre, le clan de Muguette, dont l’insouciance sera ternie par la misère et la maladie.

Du Havre à l’Algérie où certains enfants seront évacués, cette fresque puissante met en scène des personnages dont les vies s’entremêlent à la grande Histoire, et nous rappelle qu’on ne sait jamais quelles forces guident les hommes dans l’adversité. »

 

J’ai aussi été très heureuse de voir le roman de David Diop, Frère d’âme, passer la deuxième sélection du Goncourt ainsi que de voir sélectionnés pour le Prix du Meilleur livre étranger 2018 deux parutions des éditions Globe (nouveau chouchou en ce qui me concerne) : Les frères Lehman de Stefano Massini et la magistrale Note américaine de David Grann. Je lui souhaite de tout mon cœur de succéder à Retour à Lemberg de Philippe Sands, qui est lui aussi monumental.

 

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Les prix littéraires du mercredi #13

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours :

 

  • Diên Biên Phù de Marc Alexandre Oho Bambe, paru aux éditions Sabine Wespieser le 1er mars 2018, Prix Louis Guilloux 2018 :

41ILFKGSVeL« Étrangement, j’avais le sentiment de devoir quelque chose à cette guerre : l’homme que j’étais devenu et quelques-unes des rencontres les plus déterminantes de ma vie.

Étrangement, j’avais trouvé la clé de mon existence, l’amour grand et l’amitié inconditionnelle.

En temps de guerre.

Au milieu de tant de morts, tant de destins brisés.

Vingt ans après Diên Biên Phù, Alexandre, un ancien soldat français, revient au Viêtnam sur les traces de la « fille au visage lune » qu’il a follement aimée. L’horreur et l’absurdité de la guerre étaient vite apparues à l’engagé mal marié et désorienté qui avait cédé à la propagande du ministère. Au cœur de l’enfer, il rencontra les deux êtres qui le révélèrent à lui-même et modelèrent l’homme épris de justice et le journaliste militant pour les indépendances qu’il allait devenir : Maï Lan, qu’il n’oubliera jamais, et Alassane Diop, son camarade de régiment sénégalais, qui lui sauva la vie.

Avec ce roman vibrant, intense, rythmé par les poèmes qu’Alexandre a pendant vingt ans écrits à l’absente, Marc Alexandre Oho Bambe nous embarque dans une histoire d’amour et d’amitié éperdus, qui est aussi celle d’une quête de vérité. »

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  • La ville gagne toujours d’Omar Robert Hamilton, paru aux éditions Gallimard le 1er mars 2018, Prix de la littérature arabe 2018 :

G00578« 2011 au Caire. Des cris et des plaintes s’élèvent dans les rues. Des cailloux, des grenades et des slogans pleuvent sur l’armée. Des femmes sont violentées. Les hôpitaux débordent, tout comme les morgues. Le peuple égyptien se dresse contre le régime de Moubarak.

Khalil, Mariam, Hafez et les autres organisent la résistance. Khalil a quitté les États-Unis pour venir se battre auprès des siens. Mariam soigne les blessés, ravitaille les infirmeries, aide à faire libérer les opposants qui ont été arrêtés. Hafez documente les combats et poste ses photos sur les réseaux sociaux. Ensemble, ils animent le collectif Chaos, une arme de communication multi-supports qui leur permet de diffuser informations, émissions, vidéos et appels à manifestation. Chaque fois qu’ils descendent dans la rue, ils sont portés par le même espoir d’un avenir meilleur dans un monde plus juste. La révolution est en marche, qui changera pour toujours le sens de leurs vies.

Le sentiment d’urgence, la bravoure et l’intensité qui traversent de part en part La ville gagne toujours en font un premier roman remarquable. Aussi poétique qu’engagé, l’hymne à la liberté d’Omar Robert Hamilton se fait l’écho d’une révolution – qui a tant promis et tant compté – et celui de toute une génération. »

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Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #12

Nous nous retrouvons aujourd’hui, comme tous les mercrecis, pour un article sur les dernières actualités des prix littéraires :

 

La première sélection pour le prix Goncourt de 2018

La vérité sort de la bouche du cheval de Meryem Alaoui (Gallimard)

Le malheur du bas d’Inès Bayard (Albin Michel)

Quand Dieu boxait en amateur de Guy Boley (Grasset)

Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard (Minuit)

La vraie vie d’Adeline Dieudonné (l’Iconoclaste)

Frère d’âme de David Diop (Seuil) [ↂ]

La révolte de Clara Dupont-Monod (Stock) [ↂ]

Dix-sept ans d’Eric Fottorino (Gallimard)

Maîtres et esclaves de Paul Greveillac (Gallimard)

Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu (Actes Sud)

L’ère des suspects de Gilles Martin-Chauffier (Grasset)

L’évangile selon Youri de Tobie Nathan (Stock) [ↂ]

Quatre-vingt-dix secondes de Daniel Picouly (Albin Michel)

L’hiver du mécontentement de Thomas B. Reverdy (Flammarion)

Hôtel Waldheim de François Vallejo (Viviane Hamy)

 

La première sélection pour le Grand prix de la littérature américaine de 2018

Une douce lueur de malveillance de Dan Chaon, traduit par Hélène Fournier (Albin Michel)

Au loin de Hernan Diaz, traduit par Christine Barbaste (Delcourt)

Une maison parmi les arbres de Julia Glass, traduit par Josette Chicheportiche (Gallmeister) [ↂ]

Made in Trenton de Tadzio Koelb, traduit par Marguerite Capelle (Buchet-Chastel)

Le Mars Club de Rachel Kushner, traduit par Sylvie Schneiter (Stock)

Les jours de silence de Phillip Lewis, traduit par Anne-Laure Tissut (Belfond)

Crapalachia de Scott McClanahan, traduit par Théophile Sersiron (Cambourakis)

Route 62 d’Ivy Pochoda, traduit par Adelaïde Pralon (Liana Levi) [ↂ]

L’Arbre-Monde de Richard Powers, traduit par Serge Chauvin (Le Cherche-Midi)

 

Sources : Livres Hebdo / [ↂ] : livres qui m’intéressent plus particulièrement

 

Et vous, avez-vous déjà des pronostics relatifs à ces prix ?

Les prix littéraires du mercredi #11

Nous nous retrouvons aujourd’hui, après quelques semaines en suspens, pour un article sur les dernières actualités des prix littéraires :

 

Les prix Transfuge décernés pour 2018

Meilleur roman de langue française : Lèvres de pierre de Nancy Huston (Actes Sud) [ↂ]

Meilleur essai : L’enfant d’Ingolstadt de Pascal Quignard (Grasset)

Meilleur premier roman : La grande idée d’Anton Beraber (Gallimard)

Meilleur roman européen : Les livres de Jakob d’Olga Tokarczuk (Noir sur blanc)

Meilleur livre américain (ex-aequo) : Forêt obscure de Nicole Krauss (L’Olivier) et Moonglow de Michael Chabon (Robert Laffont) [ↂ]

Meilleur roman israélien : La maison de ruines de Ruby Namdar (Belfond)

Meilleur roman arabe : J’ai couru vers le Nil d’Alaa El Aswany (Actes Sud)

Meilleur roman hispanique : Moronga d’Horacio Castellanos Moya (Métailié)

Meilleur roman africain : L’heure de l’ange de Karel Schoeman (Phébus)

Meilleur texte de théâtre : Tous des oiseaux de Wajdi Mouawad (Actes Sud-Papiers) [ↂ]

Meilleur récit : Avec toutes mes sympathies d’Olivia de Lamberterie (Stock)

Meilleur livre d’art : L’archéologie en bulles de Fabrice Douar et Jean-Luc Martinez (Louvre – Seuil)

Meilleur livre de cinéma : Federico Fellini – Le Métier de cinéaste de Rita Cirio (Seuil)

Meilleur espoir polar : Parfois c’est le diable qui vous sauve de l’enfer de Jean Paul Chaumeil(Rouergue)

Meilleur polar étranger : Prodiges et miracles de Joe Meno (Agullo)

Meilleur polar francophone : 1994 d’Adlène Meddi (Rivages Noir)

 

La première sélection pour le prix Renaudot de 2018

Catégorie romans :

Anton Benaber pour La grande idée (Gallimard)

Adrien Bosc pour Capitaine (Stock) [ↂ]

Adeline Dieudonné pour La vraie vie (L’Iconoclaste)

David Diop pour Frère d’âme (Seuil) [ↂ]

Gilles Martin-Chauffier pour L’ère des suspects (Grasset)

Michael Ferrier François pour Portrait d’un absent (Gallimard)

Mark Greene pour Federica Ber (Grasset)

Stéphane Hoffmann pour Les belles ambitieuses (Albin Michel)

Cloé Korman pour Midi (Seuil)

Marco Koskas pour Bande de Français (Galligrassud)

Philippe Lançon pour Le Lambeau (Gallimard) [ↂ]

Valérie Manteau pour Le Sillon (Le Tripode)

Frank Maubert pour L’eau qui passe (Gallimard) [ↂ]

Diane Mazloum pour L’âge d’or (JC Lattès)

Pierre Notte pour Quitter le rang des assassins (Gallimard)

Jennifer Richard pour Il est toi ce beau pays (Albin Michel) [ↂ]

Vanessa Schneider pour Tu t’appelais Maria Schneider (Grasset)

Catégorie essais :

Pierre Adrian et Philibert Humm pour Le tour de France par deux enfants d’aujourd’hui (Équateurs)

Robert Colonna d’Istria pour Une famille corse (Plon)

Pierre Guyotat pour Idiotie (Grasset)

Olivia de Lamberterie pour Avec toutes mes sympathies (Stock)

Annie Lebrun pour Ce qui n’a pas de prix (Stock)

Jean-Paul Mari pour En dérivant avec Ulysse (JC Lattès)

Joann Sfar pour Modèle vivant (Albin Michel)

 

Sources : Livres Hebdo et La lettre du libraire[ↂ] : livres qui m’intéressent plus particulièrement

 

Et vous, avez-vous déjà des pronostics relatifs au prix Renaudot ?

Les prix littéraires du mercredi #10

Nous nous retrouvons aujourd’hui avec un programme un peu différent des mercredis précédents. Le focus se fait aujourd’hui sur les dates prévisionnelles des grands prix littéraires de la rentrée ! *Vivement*

Première sélection :

Prix Goncourt : 7 septembre

Prix Renaudot : 4 septembre

Prix Médicis : 13 septembre

Prix Femina : 17 septembre

Prix de l’Académie Française : 27 septembre

Prix Interallié : 19 septembre

Deuxième sélection :

Prix Goncourt : 2 octobre

Prix Médicis : 4 octobre

Prix Femina : 5 octobre

Prix de l’Académie Française : 11 octobre

Prix Interallié : 10 octobre

Troisième sélection :

Prix Goncourt : 30 octobre

Prix Femina : 24 octobre

Prix Interallié : 24 octobre

Proclamation des lauréats :

Prix Goncourt : 7 novembre

Prix Renaudot : 7 novembre

Prix Médicis : 6 novembre

Prix Femina : 5 novembre

Prix de l’Académie Française : 25 octobre

Prix Interallié : semaine du 12 novembre

 

Autrement dit, c’est un sacré programme qui s’annonce !

Source : Livres Hebdo

 

Et vous, attendez-vous le résultat d’un prix en particulier ?

Les prix littéraires du mercredi #09

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours :

 

  • Le Patient anglais de Michael Ondaatje, paru aux éditions de l’Olivier en 1993, disponible en poche aux éditions Points, Prix du roman des 50 années du Man Booker Prize :

9782757832059.jpg« Dans une villa italienne transformée en hôpital de campagne, Hanna, une jeune infirmière, veille sur un aviateur anglais grièvement brûlé. Avec pour seule compagnie un aventurier qui a travaillé dans les renseignements et un jeune sikh démineur. Une atmosphère de fin du monde où chacun dévoile peu à peu ses secrets. Mais le plus énigmatique reste cet homme flambé, lié à son infirmière par une étrange passion…

Né au Sri Lanka, Michael Ondaatje a reçu le prix Nelly Sachs pour son œuvre poétique. Le Patient anglais, adapté à l’écran sous le titre L’Homme flambé, a obtenu le prestigieux Booker Prize en 1992. »

 

  • Mille ans après la guerre de Carine Fernandez, paru aux éditions Les Escales en septembre 2017, Prix RomanGier 2018, Prix LireElire 2018 et Prix de l’Académie Française Henri Regnier 2018 :

9782365692670ori.jpg« Miguel est un vieux solitaire, veuf depuis des années, qui n’apprécie que la compagnie de son chien Ramon. Il vit dans une cité ouvrière de la région de Tolède. Un matin, il reçoit une lettre de sa sœur Nuria. Elle a perdu son époux et compte venir vivre auprès de lui. Le vieux est pris de panique : sa sœur chez lui, c’en est fini de sa tranquillité, de son bonheur innocent avec Ramon. Il faut fuir ! Son chien sur les talons, le vieux prend un autocar en direction de l’Estrémadure, où il n’était jamais retourné depuis la guerre civile.

Montepalomas, le village de son enfance, est enseveli sous les eaux d’un barrage. Pourtant du lac les souvenirs remonteront. Des pans entiers de sa jeunesse belle et terrible, quand on l’appelait Medianoche (« Minuit ») et que vivait encore son frère jumeau, Mediodia (« Midi »). Un frère assassiné par les Franquistes et dont le visage, mille ans après la guerre, hante toujours Miguel. Mais peut-être est-il temps de se libérer du passé…

Dans un style ample et généreux, Carine Fernandez dessine ce voyage intérieur vers la rédemption, tout en revenant sur les années les plus noires qu’ait connues l’Espagne. »

 

  • Hortense et Marie : une si longue amitié de Charles Dupêchez, paru aux éditions Flammarion en janvier 2018, Prix de l’Académie Française Maurice Genevoix 2018 :

9782081423978.jpg« Il y a une Marie que vous trouverez toujours, c’est celle qui vous aime et vous admire.

C’est en ces termes affectueux que la comtesse d’Agoult témoigne du lien puissant qui l’unit à son amie Hortense Allart. Rien ne prédestinait pourtant ces deux femmes, si différentes, à s’apprécier. Personnalité mondaine et cultivée, ayant fui une famille conservatrice pour vivre en plein jour sa passion interdite avec Franz Liszt, Marie est aussi impitoyable dans ses critiques qu’acerbe dans ses formules. C’est tout le contraire de l’enthousiaste Hortense, une bourgeoise espiègle au caractère trempé, qui a mené sa vie amoureuse en bravant toutes les conventions.

Pourtant, les deux femmes sont immédiatement conquises l’une par l’autre. Petit à petit, elles entreprennent de s’apprivoiser avec autant de respect que de sincérité. Du ciel de Florence au hameau d’Herblay, de Sainte-Beuve à George Sand, de la monarchie de Juillet au Second Empire, leur correspondance couvre trente-cinq années d’une indéfectible amitié. Aventures sentimentales, mariage et ruptures, enfants, condition des femmes de lettres, débats politiques… Leurs échanges à cœur ouvert surprennent par leur franchise et leur modernité. Au milieu d’un siècle qui passe pour compassé, un surprenant vent de fraîcheur ! »

 

  • Celui qui disait non de Adeline Baldacchino, paru aux éditions Fayard en janvier 2018, Prix Mottart de l’Académie Française 2018 :

9782213705941-001-T.jpeg« Quand August et Irma comprennent que la politique rattrape toujours ceux qui s’en défendent, il est déjà trop tard pour survivre, mais encore temps de mourir libres.

Le 13 juin 1936, un homme perdu dans la foule, sur le quai d’un chantier naval de Hambourg, refuse de saluer Hitler. Le 28 avril 1942, une femme fait partie du premier convoi des gazées de Ravensbrück. Ou comment une histoire d’amour devient une histoire d’insoumission.

Ce roman est leur tombeau, dédié aux vivants qui voudraient se souvenir de l’avenir. »

 

  • Là où il fait si clair en moi de Tanella Boni, paru aux éditions Bruno Doucey en mars 2017, Prix de l’Académie Française Théophile Gautier 2018 :

61smRt0K0SL.jpg« Que faire lorsqu’on a connu la guerre et l’exil, un premier départ / en pays étranger, puis d’autres guerres, d’autres départs ? Que dire à ces vies précaires […], fauchées pour rien, ces visages de femmes / enveloppés d’un voile de contraintes ? Comment lutter contre barbares et fous de Dieu ? Où trouver la force de sonder les abysses de la mémoire négrière ? Quelle prière offrir au corps de l’enfant mort, ce visage de l’innocence échoué sur la plage ? La réponse à ces questions tient en une phrase prononcée dès le premier des sept poèmes du recueil de Tanella Boni : Tu n’as pas d’autres armes que les mots. Et l’auteure de nous rappeler que les mots aiment le dialogue, la tolérance et la paix ; que la poésie possède la capacité, rare, de réenchanter la vie. L’éditeur que je suis n’a pas d’autre certitude, mais c’est assez pour espérer. » Bruno Doucey

 

Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #08

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours :

 

  • Promenons-nous dans les bois de Pauline Kalioujny, paru aux éditions Thierry Magnier en octobre 2017, Grand Prix de l’Illustration 2018 :

9791035200749.jpg« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… Ainsi commence la comptine connue de tous les enfants. Mais la chute imaginée par l’auteur est quant à elle bien plus inhabituelle : on y voit une enfant à califourchon sur un loup, en train de chasser les bûcherons venus couper les arbres de la forêt ! Le texte de la version originelle est accompagné par les illustrations de Pauline Kalioujny, qui a ici travaillé à la plume et à l’encre. Des images enchanteresses qui recèlent d’inventivité et de détails amusants, pour plonger le lecteur dans une forêt vivante et fourmillante.

Cette version malicieusement détournée, au message écologique fort, est mise en valeur dans un livre-objet à déplier et manipuler. Si on le souhaite, le livre se déplie en effet en une frise de plus de 5 mètres de long ! »

 

  • Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N’Sondé, paru aux éditions Actes Sud en janvier 2018, Prix du livre France Bleu/Pages des libraires 2018, Prix Kourouma 2018, Prix des lecteurs L’Express/BFMTV 2018 :

9782330090524« Il s’appelle Nsaku Ne Vunda, il est né vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Orphelin élevé dans le respect des ancêtres et des traditions, éduqué par les missionnaires, baptisé Dom Antonio Manuel le jour de son ordination, le voici, au tout début du XVIIe siècle, chargé par le roi des Bakongos de devenir son ambassadeur auprès du pape. En faisant ses adieux à son Kongo natal, le jeune prêtre ignore que le long voyage censé le mener à Rome va passer par le Nouveau Monde, et que le bateau sur lequel il s’apprête à embarquer est chargé d’esclaves…

Roman d’aventures et récit de formation, Un océan, deux mers, trois continents plonge ce personnage méconnu de l’Histoire, véritable Candide africain armé d’une inépuisable compassion, dans une série de péripéties qui vont mettre à mal sa foi en Dieu et en l’homme. Tout d’ardeur poétique et de sincérité généreuse, Wilfried N’Sondé signe un ébouriffant plaidoyer pour la tolérance qui exalte les nécessaires vertus de l’égalité, de la fraternité et de l’espérance. »

 

  • [✎] Les guerres de mon père de Colombe Schneck, paru aux éditions Stock en janvier 2018, Prix Marcel Pagnol 2018 :

9782234081833-001-T.jpeg« Quand j’évoque mon père devant ses proches, bientôt trente ans après sa mort, ils sourient toujours, un sourire reconnaissant pour sa générosité. Il répétait, il ne faut laisser que des bons souvenirs. Il disait aussi, on ne parle pas des choses qui fâchent. À le voir vivre, on ne pouvait rien deviner des guerres qu’il avait traversées. J’ai découvert ce qu’il cachait, la violence, l’exil, les destructions et la honte, j’ai compris que sa manière d’être était un état de survie et de résistance.

Quand je regarde cette photo en couverture de ce livre, moi à l’âge de deux ans sur les épaules de mon père, je vois l’arrogance de mon regard d’enfant, son amour était immortel. Sa mort à la sortie de l’adolescence m’a laissée dans un état de grande solitude. En écrivant, en enquêtant dans les archives, pour comprendre ce que mon père fuyait, je me suis avouée, pour la première fois, que nous n’étions pas coupables de nos errances en tout genre et que, peut-être, je pouvais accepter d’être aimée. »

 

  • My Absolute Darling de Gabriel Tallent, paru aux éditions Gallmeister en mars 2018, Prix America 2018 :

1685-coverj-darling-5a5dd36a6f519.jpg« À quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.

My Absolute Darling a été le livre phénomène de l’année 2017 aux États-Unis. Ce roman inoubliable sur le combat d’une jeune fille pour devenir elle-même et sauver son âme marque la naissance d’un nouvel auteur au talent prodigieux. »

 

Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #07

Nous nous retrouvons aujourd’hui, et comme toutes les semaines, pour un focus sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours :

 

  • Toutes les vagues de l’océan de Víctor del Arbol, paru aux éditions Actes Sud (Babel Noir) en janvier 2017, Prix SNCF du polar, catégorie roman 2018 :

9782330072810« Gonzalo Gil reçoit un message qui le bouleverse : sa soeur, de qui il est sans nouvelles depuis des années, a mis fin à ses jours, peu après avoir réglé ses comptes avec la mafia russe. Cette mort va mettre en lumière les secrets de l’histoire familiale et de la figure mythique du père, nimbée de non-dits et de silences.
Cet homme idéaliste a connu la révolution communiste en URSS, la guerre civile espagnole, la Seconde Guerre mondiale. Et c’est toujours du côté de la résistance et de l’abnégation qu’il a traversé le siècle dernier. Sur fond de pression immobilière et de mafia, l’enquête qui s’ouvre aujourd’hui à Barcelone rebat les cartes du passé. La chance tant attendue, pour Gonzalo, de connaître l’homme pour pouvoir enfin aimer le père.

Toutes les vagues de l’océan déferlent dans cette admirable fresque d’un xxe siècle dantesque porteur de toutes les utopies et de toutes les abjections humaines. »

 

  • Bâtard de Max de Radiguès, paru aux éditions Casterman en juin 2017, Prix SNCF du polar, catégorie bande dessinée 2018 :

71794wF+RGL« May et son fils Eugene tracent la route, le coffre de leur voiture rempli de sacs de billets de banque.

Ils viennent juste de participer à un coup exceptionnel : 52 hold-ups simultanés à la même heure, dans la même ville.

La police n’a rien pu faire !

Commence alors la cavale musclée d’un surprenant duo de braqueurs. »

 

  • Lénine, l’inventeur du totalitarisme de Stéphane Courtois, paru aux éditions Perrin en septembre 2017, Grand Prix de la biographie politique 2018 :

9782262065379ORI« La biographie la plus attendue du centenaire de 1917, fruit d’une vie de travail consacrée à l’étude du communisme.

À rebours de l’idée dominante qui dédouane Lénine pour mieux accabler Staline, Stéphane Courtois établit comment le jeune intellectuel radical – marqué au fer rouge par l’exécution de son frère aîné – a pensé, voulu puis instauré une dictature idéologique impitoyable, inventant les concepts (révolution mondiale, dictature du prolétariat, parti-État, centralisme démocratique, économie planifiée, terreur de masse) et les instruments (parti unique, police politique, Armée rouge, goulag…) du totalitarisme qui devait signer les horreurs du XXe siècle.

D’emblée, Vladimir Ilitch Oulianov se distingue des autres opposants au tsarisme en s’opposant non seulement aux libéraux et aux démocrates, mais aussi à toutes les mouvances socialistes, qu’il vitupère à coups d’écrits et de discours incendiaires. Aidé par une force de conviction peu commune, il choisit de s’appuyer sur une minorité de révolutionnaires professionnels dévoués plutôt que sur l’agrégation des masses. Cette faiblesse apparente fait sa force : elle lui permet d’avancer dans l’ombre pour mieux se préparer à l’exercice du pouvoir, qu’il conquiert à la hussarde en octobre 1917. Nourri des échecs de la Révolution française puis de la Commune, il le conserve en l’étendant par un recours systématique à la violence conjugué à un rare opportunisme politique. Ainsi parvient-il à gagner la guerre civile puis à assurer son emprise sur la société, faisant table rase au profit de son disciple et successeur.

Une prose limpide au service d’une démonstration implacable. »

 

  • Ces rêves qu’on piétine de Sébastien Spitzer, paru aux éditions de l’Observatoire en août 2017, Prix Emmanuel Roblès 2018 :

1521646824_9791032900710_v100« Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l’Allemagne nazie. L’ambitieuse s’est hissée jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu’elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s’enfonce dans l’abîme, avec ses secrets.

Au même moment, des centaines de femmes et d’hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s’accrochant à ce qu’il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l’enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d’une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d’un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers Juifs, fut condamné par la folie d’un homme et le silence d’une femme : sa fille.

Elle aurait pu le sauver.

Elle s’appelle Magda Goebbels. »

 

Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #06

Je reviens aujourd’hui sur quelques prix littéraires décernés ces derniers jours, avec le plaisir de mettre en avant l’un de mes coups de cœur de ce début d’année :

 

  • [♥] Cette nuit de Joachim Schnerf, paru aux éditions Zulma en janvier 2018, Prix Orange du livre 2018 :

LaSolutionEsquimauAW« Au matin de Pessah, la Pâque juive, un vieil homme se remémore cette nuit si particulière que sa famille rejoue à huis clos et à guichet fermé chaque année – une comédie extravagante et drolatique dont elle a le secret.

Il y a Michelle, la cadette qui enrage pour un rien et terrorise tout son monde, à commencer par Patrick, le très émotif père de ses enfants. Il y a Denise, l’aînée trop discrète, et son mari Pinhas, qui bâtit des châteaux en Espagne et des palais au Maroc. Et bien sûr Salomon, le patriarche rescapé des camps, et son humour d’un genre très personnel qui lui vaut quelques revers et pas mal d’incompréhension. Mais en ce matin de Pessah, pour la première fois, Salomon s’apprête à vivre cette nuit sans sa femme, sa douce et merveilleuse Sarah…

Un roman au charme irrésistible, émouvant, drôle – et magnifiquement enlevé. »

Pour lire ma chronique

 

  • L’amas ardent de Yamen Manai, paru aux éditions Elyzad en avril 2017, Prix Comar d’Or 2017, Prix des cinq continents de la Francophonie 2017, Grand Prix du Roman Métis 2017, Prix Maghreb de l’ADELF 2017 et Prix Les Lorientales 2018 :

lamas-ardent-PRESSE« Aux abords de Nawa, village de l’arrière-pays, le Don, apiculteur, mène une vie d’ascète auprès de ses abeilles, à l’écart de l’actualité. Pourtant, lorsqu’il découvre les corps mutilés de ses « filles », il doit se rendre à l’évidence : la marche du monde l’a rattrapé, le mettant face à un redoutable adversaire. Pour sauver ce qu’il a de plus cher, il lui faudra conduire son enquête dans une contrée quelque peu chamboulée par sa toute récente révolution, et aller chercher la lueur au loin, jusqu’au pays du Soleil-Levant.

En véritable conteur, Yamen Manai dresse avec vivacité et humour le portrait aigre-doux d’une Tunisie vibrionnante, où les fanatiques de Dieu ne sont pas à l’abri de Sa foudre. Une fable moderne des plus savoureuses. »

 

  • Les vents noirs d’Arnaud de La Grange, paru aux éditions JC Lattès en août 2017, Grand Prix Jules Verne 2018 :

9782709659512-001-T.jpeg« Au début du XXe siècle, entre la Sibérie et le désert du Taklamakan, paysages grandioses dont la démesure fait écho à celle des passions humaines, un homme part sur les traces d’un autre. Le lieutenant Verken doit, pour le compte du gouvernement français, arrêter un archéologue explorateur, Emile Thelliot.

Au fur et à mesure qu’il s’approche de sa proie, l’officier découvre un grand maître, un homme passionné, un esprit dont l’érudition et la mémoire défient les plus grands, un stratège politique et militaire, un savant dépassé par ses rêves.

Si opposés de nature, ces deux hommes, emportés par les vents violents du destin, poursuivent une même quête, celle d’un sens qui les dépasse et les maintient en vie.

Un grand roman au souffle épique qui est aussi une réflexion sur les blessures intimes des histoires familiales et de la guerre, sur l’inadaptation de certains hommes à la vie ordinaire, sur le rêve, l’obsession et la folie humaine. »

 

Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #05

Je reviens aujourd’hui sur quelques prix littéraires décernés récemment, sans focus sur un prix ou une institution en particulier :

 

  • Fief de David Lopez, paru aux éditions du Seuil en août 2017, Prix du Livre Inter 2018 :

136215_couverture_Hres_0« Quelque part entre la banlieue et la campagne, là où leurs parents ont eux-mêmes grandi, Jonas et ses amis tuent le temps. Ils fument, ils jouent aux cartes, ils font pousser de l’herbe dans le jardin, et quand ils sortent, c’est pour constater ce qui les éloigne des autres.

Dans cet univers à cheval entre deux mondes, où tout semble voué à la répétition du même, leur fief, c’est le langage, son usage et son accès, qu’il soit porté par Lahuiss quand il interprète le Candide de Voltaire et explique aux autres comment parler aux filles pour les séduire, par Poto quand il rappe ou invective ses amis, par Ixe et ses sublimes fautes d’orthographe. Ce qui est en jeu, c’est la montée progressive d’une poésie de l’existence dans un monde sans horizon.

Au fil de ce roman écrit au cordeau, une gravité se dégage, une beauté qu’on extirpe du tragique ordinaire, à travers une voix neuve, celle de l’auteur de Fief.

David Lopez a trente ans. Fief est son premier roman. »

 

  • La Salle de bal de Anna Hope, paru aux éditions Gallimard (collection Du monde entier) en août 2017, Grand prix des lectrices de Elle 2018 :

A19803« Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de l’institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un mélancolique irlandais. Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris.

À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.

Après Le chagrin des vivants, Anna Hope parvient de nouveau à transformer une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse. »

 

  • L’étrange de Jérôme Ruillier, paru aux éditions de L’Agrume en mars 2016, Prix littéraire PACA catégorie BD 2018 :

ETRANGE_COUV« Un homme au visage d’ours quitte son pays natal pour tenter l’aventure dans un pays supposé plus prospère, mais dont il ne parle pas la langue, et surtout dans lequel il est sans papier. Il est ce qu’on appelle « un étrange ». Une fois débarqué de l’avion, son chemin croise celui de nombreuses personnes, qui simplement l’observent – un passager de bus, une voisine, une corneille –, ou qui croisent son destin : la logeuse chez qui il s’installe, des bénévoles du Réseau d’aide aux étranges, des policiers, le patron qui l’embauche, un collègue, etc.

Jérôme Ruillier prolonge avec ce roman graphique son travail d’auteur engagé sur les questions liées à l’immigration. Après Les Mohamed, il nous livre ici une fiction poignante sur la vulnérabilité de ces étrangers, déracinés et isolés, victimes de nombreux abus et persécutions. Il nous plonge avec beaucoup de subtilité et de force dans le ressenti d’un homme débarqué dans un pays inconnu et dont il ne parle pas la langue, seul et sans papiers. Il est ce qu’on appelle un « étrange »…

Livre soutenu par Amnesty International. »

 

  • Les Pérégrins d’Olga Tokarczuk, paru en France aux éditions Noir sur Blanc en septembre 2010, Man Booker International Prize 2018 :

9782882502414.jpg« Alors, remue-toi, balance-toi, cours, file ! Si t’oublies ça, si tu t’arrêtes, il va t’attraper avec ses grosses pattes velues et faire de toi une marionnette. Il t’empestera de son haleine qui sent la fumée, les gaz d’échappement et les décharges de la ville. Il va transformer ton âme multicolore en une petite âme toute raplapla, découpée dans du papier journal. La clocharde du métro de Moscou qui parle ici appartient aux Bieguny (les marcheurs ou pérégrins), une secte de l’ancienne Russie, pour qui le fait de rester au même endroit rendait l’homme plus vulnérable aux attaques du Mal, tandis qu’un déplacement incessant le mettait sur la voie du Salut.

En une myriade de textes courts, Les Pérégrins, sans doute le meilleur livre d’Olga Tokarczuk, compose un panorama coloré du nomadisme moderne. Routards, mères de famille en rupture de ban, conducteur de ferry qui met enfin le cap sur le grand large : qu’ils soient fuyards ou conquérants, les personnages sont aux prises avec leur liberté, mais aussi avec le temps. Et ce sont les traces de notre lutte avec le temps que relève l’auteur aux quatre coins du monde : depuis les figures de cire des musées d’anatomie jusqu’aux méandres de l’Internet, en passant par les cartes et plans.

À travers les lieux et les non-lieux de ses voyages, Olga Tokarczuk a rassemblé des histoires, des images et des situations qui nous éclairent sur un monde à la fois connu et absolument mystérieux, mouvant réseau de flux et de correspondances… Sans jamais nous laisser oublier que le but des pérégrinations est d’aller à la rencontre d’un autre pérégrin. »

 

  • Les Rois d’Islande d’Einar Már Guðmundsson, paru aux éditions Zulma en février 2018, Prix Littérature-Monde 2018 :

les-rois-d-islande.jpg« Le clan Knudsen règne depuis plus de deux siècles sur Tangavík – petit port de pêche battu par les vents ou fief d’armateurs, question de point de vue.

Chez les Knudsen, on est potentiellement marin de père en fils, sauf à faire carrière à la caisse d’épargne. On compte dans la famille de grands hommes, des hôtesses de l’air et de gentils simplets. Ils ont été ministres, bandits, avocats, ivrognes patentés et parfois tout cela en même temps.Les Knudsen ont bâti des empires et les ont perdus avec le même panache. Ils ont monté des conserveries de harengs, composé des symphonies, roulé en belle américaine et sacrément magouillé. Ils ont été portés au pinacle et mis au pilori. Toujours persuadés, de génération en génération, d’être les rois d’Islande.

L’histoire mirifique des Knudsen, de ses représentants et de tous ceux qui passaient par là est, on l’aura compris, un tourbillon de portraits hautement réjouissants – la saga contemporaine d’une famille exubérante et totalement déjantée. »

 

Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #04

Les lauréats des Prix des libraires du Québec ont été annoncés la semaine dernière. Je rattrape mon retard pour causes de congés (*feignasse*), en espérant créer l’envie de découvrir ces différentes parutions :

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  • La bête creuse de Christophe Bernard, paru aux éditions Le Quartanier, lauréat du Prix Québec-Ontario 2017 et du Prix des libraires du Québec dans la catégorie roman québécois :

« Gaspésie, 1911. Le village de La Frayère a un nouveau facteur, Victor Bradley, de Paspébiac, rouquin vantard aux yeux vairons. Son arrivée rappelle à un joueur de tours du nom de Monti Bouge la promesse de vengeance qu’il s’était faite enfant, couché en étoile sur la glace, une rondelle coincée dans la gueule. Entre eux se déclare alors une guerre de ruses et de mauvais coups, qui se poursuivra leur vie durant et par-delà la mort. Mais auparavant elle entraîne Monti loin de chez lui, dans un Klondike égaré d’où il revient cousu d’or et transformé. Et avec plus d’ennemis. Il aura plumé des Américains lors d’une partie de poker défiant les lois de la probabilité comme celles de la nature elle-même : une bête chatoyante a jailli des cartes et le précède désormais où qu’il aille, chacune de ses apparitions un signe. Sous son influence Monti s’attelle au développement de son village et laisse libre cours à ses excès – ambition, excentricités, alcool –, dont sa descendance essuiera les contrecoups.

Près d’un siècle plus tard, son petit-fils François, historien obsessionnel et traqué, déjà au bout du rouleau à trente ans, est convaincu que l’alcoolisme héréditaire qui pèse sur les Bouge a pour origine une malédiction. Il entend le prouver et s’en affranchir du même coup. Une nuit il s’arrache à son exil montréalais et retourne, sous une tempête homérique, dans sa Gaspésie natale, restée pour lui fabuleuse. Mais une réalité plus sombre l’attend à La Frayère : une chasse fantastique s’est mise en branle – à croire que s’accomplira l’ultime fantasme de Monti de capturer sa bête.

Comédie truculente, parente des Looney Tunes et du tall tale américain, où affleure une mélancolie crépusculaire, La bête creuse dépeint une Gaspésie hallucinée, creuset de prodiges et d’exploits inouïs. Avec ce premier roman, héritier de l’esprit des grandes œuvres comiques, de Rabelais à Thomas Pynchon, de Don Quichotte à Buster Keaton, Christophe Bernard nous offre une fresque foisonnante, une chronique familiale hors-norme, nourrie par l’humour et la langue irréductibles de cette Gaspésie qu’on se raconte encore là-bas, dans les bars d’hôtel ou au large de la baie des Chaleurs. »

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  • N’essuie jamais de larmes sans gants de Jonas Gardell, paru aux éditions Gaïa, lauréat du Prix Libr’à Nous 2017 et du Prix des libraires du Québec dans la catégorie roman hors Québec :

« 1982. Rasmus passe son bac et quitte la Suède profonde pour la capitale. À Stockholm, il va pouvoir être enfin lui-même. Loin de ceux qui le traitent de sale pédé. Benjamin est Témoin de Jéhovah et vit dans le prosélytisme et les préceptes religieux inculqués par ses parents. Sa conviction vacille le jour où il réalise qu’il est homosexuel. Rasmus et Benjamin vont s’aimer. Autour d’eux, une bande de jeunes gens, pleins de vie, qui se sont choisis comme vraie famille. Ils sont libres, insouciants. Quand arrive le sida. Certains n’ont plus que quelques mois, d’autres quelques années à vivre. Face à une épidémie mortelle inconnue, les politiques sociales ou sanitaires du modèle suédois échouent. Les malades séropositifs sont condamnés à l’isolement et à l’exclusion. Un témoignage unique sur les années sida, un roman bouleversant. »

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  • Betty Boob de Véro Cazot et Julie Rocheleau, paru aux éditions Casterman, lauréat du Prix BD de la FNAC 2018, du Prix Albérie-Bourgeois au Festival Québec BD 2018 et du Prix des libraires du Québec dans la catégorie bande dessinée québécoise :

« Le parcours d’une reconstruction tout en tendresse et chargé d’espoir.
Elle a perdu son sein gauche, son job et son mec.
Elle ne le sait pas encore, mais c’est le meilleur jour de sa vie. »

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  • Une soeur de Bastien Vivès, paru aux éditions Casterman, lauréat du Prix des libraires du Québec dans la catégorie bande dessinée hors Québec :

« – Y a beau avoir plein de monde, j’ai toujours l’impression d’être toute seule.
– Même quand t’es avec nous ?
– Non, avec vous c’est chouette. »

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  • À nous la ville ! de Jonathan Durand Folco, paru aux éditions Écosociété, lauréat du Prix des libraires du Québec dans la catégorie essai québécois :

« Les villes peuvent-elles changer le monde ? Considérées comme les espaces où se joueront en grande partie les luttes politiques du XXIe siècle, les villes tardent pourtant à susciter l’attention qu’elles méritent dans les cercles progressistes. Pour Jonathan Durand Folco, la gauche doit urgemment investir cet espace politique qui est au centre des enjeux sociaux, économiques et écologiques du XXIe siècle et qui possède un potentiel de transformation inédit.

Prenant appui sur de solides bases théoriques, nourri des expériences d’ici et d’ailleurs, l’auteur expose les contours d’une nouvelle stratégie politique : le municipalisme. Il montre que la ville est au cœur des contradictions du capitalisme avancé, qu’une tension de plus en plus forte s’exprime entre le développement de la « ville néolibérale » et les revendications du « droit à la ville », et que la question écologique, la spéculation immobilière et la défense des communs sont au centre des mobilisations citoyennes.

Cherchant à dépasser le clivage ville/région et à surmonter les écueils posés par les stratégies de transformation sociale « par le haut » ou « par le bas », Jonathan Durand Folco donne des pistes pour s’organiser et passer à l’action. Comment penser le front municipal ? Comment articuler les échelles locale, nationale et internationale dans la perspective d’une République sociale vue comme Commune des communes ? À quels problèmes organisationnels faisons-nous face ? Cela passerait-il par la création d’un Réseau d’action municipale ? Et selon quelles valeurs et quels principes organisationnels ? Autant de questions auxquelles tente de répondre l’auteur pour réhabiliter la municipalité comme espace politique et vecteur de transformation sociale. »

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  • Les adieux de René Lapierre, paru aux éditions Les Herbes Rouges, lauréat du Grand prix du livre de Montréal 2017 et du Prix des libraires du Québec dans la catégorie poésie québécoise :

« Qu’est-ce que l’amour, et que fait-il de nous à la fin?

Pour ce onzième recueil de poésie aux Herbes rouges, René Lapierre rassemble ses forces et ses fragilités, et s’attaque à ces questions avec courage. Sur une période de cent années, l’auteur trace un portrait saisissant du monde dans lequel nous vivons. À la clé : l’amour, aussi essentiel que douloureux.

Avec l’adresse qu’on lui connaît et une maturité qui force l’admiration, René Lapierre entremêle la grande et la petite histoire jusqu’à effacer leurs frontières. Qu’il relate le premier vol au-dessus de la Manche ou évoque les femmes amérindiennes disparues, qu’il plonge dans les registres généalogiques de la Nouvelle-France ou dans ceux de sa propre famille, René Lapierre ouvre grand les bras. Pour lui tout amour est politique, parce qu’il est résistance : J’en appelle / au soulèvement. J’en appelle / à la révolte.

À ce nous expressément retourné dans le poème contre l’obsession de l’argent, la haine de la parole [et] l’amour du pouvoir, René Lapierre offre ce livre comme une bienveillance : je ne veux pas dire / donner mon indigence / mais mon débordement. »

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Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #03

Les lauréats du Goncourt des catégories nouvelles et premier roman ont été annoncés la semaine dernière. Si Microfictions 2018 de Régis Jauffret me fait de l’oeil depuis des mois (je l’avais commencé mais je n’avais pas pris le temps de l’acheter), je suis plus sur la retenue concernant Grand frère de Mahir Guven. Le sujet n’est pas évident à aborder, il y a des pièges peut-être à éviter, mais si le Goncourt l’a reconnu il doit carrément en valoir la lecture.

 

  • Microfictions 2018 de Régis Jauffret, paru aux éditions Gallimard (collection Blanche) en janvier 2018, prix Goncourt de la nouvelle 2018 :

A19768« Comme dans le précédent volume paru en 2007 dans la Blanche, ce nouveau Microfictions est un livre hors normes qui rassemble cinq cents petites histoires. Les textes sont classés par ordre alphabétique, d’Aglaé à Zéro baise. Le livre juxtapose le banal de vies ordinaires tout à la fois touchantes, cruelles, monstrueuses, à travers, par exemple, le drame d’un couple qui élève une enfant autiste, le quotidien d’un enseignant désabusé par ses élèves, les hallucinations d’une femme qui voit un ange se poser sur son épaule avant de l’emporter vers l’au-delà, un père et sa fille atteints tous les deux d’un terrible cancer, un banquier qui a raté sa vie, le combat d’un vieil homme qui ne veut pas que son fils l’euthanasie pour se débarrasser de lui… C’est également la description surprenante de personnages pris en étau dans notre époque, des histoires à la fois édifiantes et dérisoires, un directeur de maison de retraite aux méthodes peu conventionnelles, une femme qui est privée de la garde de ses enfants à cause de ses addictions, le directeur d’une clinique de chirurgie esthétique fasciné par les qualités de ses prothèses sexuelles, un couple qui exploite le manège du Luxembourg jusqu’à s’en rendre malade, ou un enfant mal aimé qui poignarde sa mère… Des situations banales qui dérapent en fait divers, des personnages ordinaires qui sont autant d’incarnations successives d’une humanité minée par la mégalomanie, le désespoir, et qui pourtant se bat et continue d’espérer en une situation meilleure.

Avec ce livre, l’auteur renoue pleinement avec la fiction. Le dispositif mis en oeuvre ici s’apparente au précédent Microfictions. On traverse le livre comme on traverse une foule.

On y reconnait les multiples visages de notre contemporain, comme autant de fragments de vie compilés. Régis Jauffret recherche l’effet d’accumulation pour amplifier le réel. Il fait jaillir du drame, le cocasse, ou de l’amour, la cruauté. Dans ces « mircrofictions 2018 » on perçoit les nouveaux contours de ce monde qui a été presque totalement arraisonné par le numérique depuis dix ans et où les situations les plus ordinaires menacent en permanence de déraper dans le conflit et l’absurde. » (Source Gibert Joseph)

 

  • Grand frère de Mahir Guven, paru aux éditions Philippe Rey en octobre 2017, prix Première 2018, prix Régine Deforges du premier roman 2018, prix Goncourt du premier roman 2018 :

livre_galerie_356.jpg« Grand frère est chauffeur de VTC. Enfermé onze heures par jour dans sa « carlingue », branché en permanence sur la radio, il rumine sur sa vie et le monde qui s’offre à lui de l’autre côté du pare-brise.

Petit frère est parti par idéalisme en Syrie depuis de nombreux mois. Engagé comme infirmier par une organisation humanitaire musulmane, il ne donne plus aucune nouvelle.

Ce silence ronge son père et son frère, suspendus à la question restée sans réponse : pourquoi est-il parti ? Un soir, l’interphone sonne. Petit frère est de retour.

Dans ce premier roman incisif, Mahir Guven alterne un humour imagé et une gravité qu’impose la question du terrorisme. Il explore un monde de travailleurs uberisés, de chauffeurs écrasés de solitude, luttant pour survivre, mais décrit aussi l’univers de ceux qui sont partis faire le djihad en Syrie : l’embrigadement, les combats, leur retour impossible en France… Émerge ainsi l’histoire poignante d’une famille franco-syrienne, dont le père et les deux fils tentent de s’insérer dans une société qui ne leur offre pas beaucoup de chances. »

 

Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #02

Un nouveau mois commence, il est donc l’heure pour moi de faire un point sur les prix décernés en avril qui pourraient venir enrichir ma bibliothèque…

*Quinze minutes plus tard*

La pêche n’est pas faste pour moi, car il n’y en a qu’un pour cette fois-ci. Mais s’il est un peu seul, il est très prometteur et publié par une maison d’édition que j’adore, donc cela me convient parfaitement !

 

  • Dans la forêt de Jean Hegland, paru aux éditions Gallmeister en janvier 2017 (et qui paraîtra en poche dans la collection Totem le 7 juin 2018). Ce roman a reçu le Prix de l’Union Interalliée catégorie roman étranger.

1425-cover-forest-583eb8ae1f86b« Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.

Considéré comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, ce roman sensuel et puissant met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle. »

 

Et vous, des livres récemment primés vous font-ils envie ?

Les prix littéraires du mercredi #01

Plutôt que de parler de prix littéraires au fil de mes humeurs, il me paraît plus cohérent d’en faire un rendez-vous récurrent. Et ça tombe bien, de très beaux prix et des sélections intéressantes, il y en a souvent ! *Joie dans ma tête*

Le 4 mai nous connaitrons le ou la lauréat/e du Goncourt de la nouvelle puis, le 9 mai, celui ou celle du prix des libraires Québec catégorie roman hors Québec*. Pour me mettre dans l’ambiance, je vais essayer de lire d’ici là les livres que je peux, car les deux sélections sont très belles et tout à fait dans mes goûts littéraires.

*L’objectif pour l’année prochaine est de pouvoir aussi parcourir les auteurs québécois, qui demandent souvent d’être commandés plus en amont.

 

Et vous, quels prochains prix vous intéressent ?