Difficile de mettre un coup de cœur sur ce recueil de poésie. Parce que son sujet est immensément terrible, parce que les mots qui le composent le sont infiniment aussi. Mais ce coup de cœur représente ma conviction qu’il doit être lu par un maximum de personnes.
Quatrième de couverture : « Pendant plusieurs semaines, des femmes, des héroïnes, m’ont confié leur vie et leurs mots. Notre besoin commun de briser le silence et l’indifférence autour des violences conjugales et ses nombreux visages. […] C’est cela que vous allez lire. Perrine Le Querrec »
Chaque histoire, chaque épreuve est unique car chaque victime l’est, et pourtant elles font partie d’un ensemble : les violences faites aux femmes. Et la violence est multiple, elle vient du conjoint, mais aussi des regards extérieurs, des procédures, du système. Les témoignages transcrits en poésie expriment la douleur en même temps que le poids de la culpabilité pour beaucoup de ces femmes qui ont réussi à partir, à se sauver, littéralement.
Partir, c’est être celle qui empêche le lien entre les enfants et leur père. Dire, c’est remuer des vies voisines réglées, c’est presque déranger les autre, c’est faire face au jugement. Survivre, ce n’est presque pas un argument suffisant. Et après, jour après jour, il faut mettre un pied devant l’autre, avancer et tenter de se reconstruire, prendre sa revanche sur la vie, sur les mots, sur les coups. Alors que la peur est toujours là.
Ici la parole se libère. Ce sont cette douleur et cet espoir d’un meilleur demain que met Perrine Le Querrec en poésie. C’est difficile à lire, c’est littéralement glaçant, certains passages donnent la nausée, mais c’est là, c’est vrai, c’est réel et ça continue.
Ce recueil est infiniment nécessaire, alors que le confinement a malheureusement amplifié les violences, a renforcé le piège des bourreaux conjugaux, des bourreaux familiaux.
Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : Les Imposteurs • La viduité • MarionBooks&Travels • L’ivresse littéraire • Charybde 27 : le Blog
Et vous, quel livre sur ce sujet voulez-vous mettre entre toutes les mains (adultes) ?
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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Je note car c’est une lecture qui doit être partagée !
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C’est clair que la situation de ces femmes doit être tellement horrible… 😥
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Personnellement, je trouve que le sujet de la transphobie est très peu abordé dans le monde « adulte ». Partout, on voit, lors de la création d’un site ou n’importe où, de la généralité de genre : « Masculin » ou « Féminin ». Alors je pense à tous ceux qui se taisent, peu importe l’âge, et à ceux qui parlent et qui ne reçoivent que la violence en retour. Et surtout à tous ceux qui ne font rien. J’aimerais que le monde y soit plus attentif, notamment les adultes. Mais il y a tant de discriminations, on ne peut pas toutes les éradiquer …Courage à toutes les femmes !
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Je suis complètement d’accord avec toi sur ce sujet absent. La majorité des textes sont encore binaires et il y a un gros travail à faire sur ce sujet. Il faudrait que je regarde les sources existantes sur le sujet pour monter une bibliographie. Et donc lire davantage dessus, car je reconnais que je croise peu le sujet dans mes propres lectures.
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Quelques romans sur la transidentité fleurissent un peu partout en jeunesse (même en littérature enfant parfois !!) mais très peu en adulte et très peu sur les autres genres (non binarité, genderfluidité,..) En termes de transidentité, je peux conseiller Romance (Arnaud Catherine), Celle dont j’ai toujours rêvé (Meredith Russo), La face cachée de Luna (Julie Anne Peters) et Cette fille c’était mon frère (de la même auteure).
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[…] chronique des Miscellanées d’Usva à propos du roman Rouge pute de Perrine Le Querrec m’a convaincu de l’ajouter illico presto à ma wishlist. Dans un autre genre, sa chronique de […]
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[…] découvert Perrine Le Querrec avec son recueil extrêmement difficile mais non moins nécessaire Rouge pute. Alors, quand j’ai vu que les éditions Bruno Doucey éditaient son nouveau recueil, je […]
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