« L’A26 » de Pascal Garnier (Zulma, 2009)

Il me tardait de retrouver Pascal Garnier depuis ma lecture de Lune captive dans un œil mort. J’ai profité d’une grosse commande chez Gibert Joseph pour prévoir un petit stock d’avance de romans de cet auteur. Le ciel peut tomber, je suis parée.


Quatrième de couverture : « D’abord il y a Yolande, tondue à la Libération. Qui depuis ne sort plus. Regarde juste à travers le trou de la serrure. Et puis il y a Bernard, le frère, ancien de la SNCF. Qui a sacrifié sa vie pour Yolande. Qui se débat entre sa sœur et les pinces du cancer.

C’est dans le Nord, au milieu de sombres champs de boue, non loin de l’A 26 encore en construction, prête à servir, en coulées de béton, de cimetière discret pour jeunes filles égarées…

Après Comment va la douleur ? ou La Théorie du panda (Prix du polar 2008 de Montigny-lès-Cormeilles), Pascal Garnier confirme son art du suspense et du scénario, comme sa virtuosité diabolique dans le flegme qu’il tient du roman noir. On ne s’étonnera pas qu’il ait reçu le Grand Prix de l’Humour noir pour Flux en 2006. »


Ce court roman représente une tranche de vie. Celle de Bernard qui va commettre l’irréparable, lui qu’il n’est plus possible de réparer non plus. D’une vie passée à protéger sa sœur Yolande, il conserve une amertume et se confronte régulièrement aux actes manqués du passé.

Yolande, elle, passe pour folle et sûrement l’est-elle d’avoir passé sa vie enfermée, sans passer le pas de la porte, celle-ci qu’elle a franchi pour la dernière fois après avoir été tondue lors de l’épuration. Tondue, et par l’un des villageois dont la descendance a encore sont troquet. Une descendance qui ne manque pas de violenter sa propre femme.

Nous suivons ces quelques jours, ces quelques semaines en compagnie principalement de Bernard, sur la route glissante de l’A26, une route malsaine qui ne le mènera nulle part. Et, avec les différents personnages, nous sommes projetés dans un des tableaux de Jérôme Bosch, aux visages tordus et angoissants.

Ce livre est à la fois intimiste et lugubre, appelle à un mélange d’émotions que je n’ai pas l’habitude de faire se rencontrer. Une lecture intéressante mais qui m’a moins convaincue que la précédente malgré la qualité de l’écriture qui me plaît toujours autant. Mais attend, Pascal, je fais encore un peu de chemin avec toi.

Pour en savoir plus

 

Et vous, quel est votre roman préféré de Pascal Garnier ?

3 réflexions sur “« L’A26 » de Pascal Garnier (Zulma, 2009)

  1. C’est avec ce titre que j’ai découvert cet auteur, qui ne m’a jamais déçue depuis. Malgré tout, je ne l’avais pas apprécié sans doute à sa juste valeur, ayant lu juste avant un autre titre sur le même thème, que j’avais trouvé plus marquant, plus bouleversant (Frère et sœur, de Patrice Juiff)

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    • Oulah oui, il a l’air costaud celui-là… Je crois que je vais passer mon tour, j’ai un peu de mal quand même avec ces proximités fraternelles. Pour « L’A26 » je m’attendais peut-être à plus rire noir, ce qui avait été le cas avec « Lune captive dans un œil mort ». Mais c’est agréable d’avoir deux tons différents. Je vais poursuivre mes lectures de Pascal Garnier, encore plus enthousiaste après avoir lu qu’il ne t’a jamais déçue ! *.*

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