❤ « Le bouquiniste Mendel » de Stefan Zweig (Sillage, 2013)

Si on considère que j’aurais pu commencer à découvrir Stefan Zweig à partir de 15 ans, et que j’en ai 30 (bon, dans un mois mais les dés sont jetés), j’ai bien 15 ans de retard de lecture avec cet auteur. En réalité, si je plaisante car je n’aime pas les injonctions littéraires, je dois reconnaître que le fait de ne jamais avoir lu cet auteur est un grand complexe pour moi.

Quatrième de couverture : « Dans la Vienne du début du siècle, il n’est pas un bibliophile qui ne connaisse Jakob Mendel, catalogue vivant de l’ensemble du savoir imprimé. Monomaniaque à la mémoire prodigieuse, affreusement peu doué en affaires, il est affligé d’une boulimie bibliographique qui fait de lui un homme précieux. Perpétuellement installé à la table d’un café du vieux Vienne dont il a fait son quartier général, il délivre ses expertises érudites à tous les amateurs ou spécialistes qui ont le bon sens de venir le consulter.

La Première Guerre mondiale va mettre sens dessus dessous l’univers de Mendel, et le précipiter brutalement dans le monde des vivants, dont il n’a jamais rien appris… »

Pourquoi avoir commencé à lire du Stefan Zweig avec ce titre qui n’est pas l’un de ses plus connus ? Je n’en ai aucune idée. Mais je pense que le personnage principal y a été pour beaucoup : un homme dont la vie se consacre aux livres qui va être confronté à la réalité, à la Première Guerre mondiale… J’étais déjà émue !

Publié initialement en feuilletons en 1929, ce court roman (une quarantaine de pages) peut se comparer à une nouvelle publiée à part.

Cherchant à fuir une averse, le narrateur se réfugie dans un café qui lui rappelle quelque chose, il sent qu’il connait les lieux. Il va alors se souvenir, remonter une vingtaine d’années en arrière, à ses années d’études au cours desquelles il avait rencontré le bouquiniste Jakob Mendel. Un homme dont la vie était faite de références bibliographiques et dont la mémoire exceptionnelle inspirait le respect de toute personne en quête de livres, quels qu’en soient les sujets.

Mendel est tout à sa passion, avec la ferveur, l’intensité et la dévotion d’un croyant pour son dieu : les livres et leurs références. Mais le monde avance, ou plutôt sombre, dans la Première Guerre mondiale et il ne le voit pas. La paranoïa des hommes saura rattraper cet homme dont l’idéal est dans les catalogues bibliographiques – les portes du savoir – et non sur les papiers d’identité.

La construction nous tient en haleine et, magré la brièveté du récit, Mendel devient presque un personnage historique réel.

Pacifiste et humaniste, cette nouvelle est idéale pour les amateurs de livres, pour les amateurs d’amateurs de livres mais aussi pour les personnes qui ont peur des classiques (vous n’êtes pas seul•e•s).

Cette lecture a été faite dans le cadre du mois Les feuilles allemandes organisé par le blog Et si on bouquinait un peu ?

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Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué  : Mémoires de livres

Et vous, quel livre de Stefan Zweig conseillez-vous de découvrir absolument ?

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14 réflexions sur “❤ « Le bouquiniste Mendel » de Stefan Zweig (Sillage, 2013)

    • Merci beaucoup pour ce message, je pense aussi que je vais apprendre beaucoup grâce à cet auteur. Une première lecture qui en annonce beaucoup d’autres. 🙂 Je te souhaite de très belles nouvelles lectures parmi sa très grande bibliographie !

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  1. J’ai lu Le joueur d’échecs et j’ai beaucoup aimé, le contexte est aussi historique, c’est court et ça nous tient également en haleine mais ça se passe dans un bateau… et le sujet bien entendu c’est les échecs… Ton post m’a donné envie de lire ce titre moins connu mais qui m’attire énormement ! Merci pour cette découverte 🙂

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    • J’espère que « Le bouquiniste Mendel » te plaira alors ! 😀 Le commentaire de readingtherapyblog m’a donné très envie de lire « Lettre d’une inconnue » mais « Le joueur d’échecs » suivra de près je pense ! 😀 (Peut-être que maintenant que je sais y jouer je pourrai comprendre certaines subtilités… ou pas. ^^) Merci à toi pour ton retour !

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  2. Bonjour,
    Il n’y a pas d’âge pour faire la connaissance d’un auteur et de son oeuvre. Au dibale ces injonctions d’élitistes! (« si à 30 ans, tu n’as lu untel, tu as raté ta vie! »)

    J’adore Zweig, et comme toi, je l’ai découvert il y a quelques années aussi.
    J’ai d’abord lu ces nouvelles les plus connues (« Le joueur d’échecs », « Amok », etc) mais j’ai eu un vrai coup de cœur pour « Lettre d’une inconnue ». C’est tout simplement une histoire d’amour bouleversante et triste.
    Je te conseille aussi l’ adaptation cinématographique très réussie de Max Olphus.

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    • Bonsoir ! 🙂 je suis complètement d’accord avec toi concernant les injonctions littéraires, mais je ne peux pas m’empêcher de ressentir cette pression pour certains auteurs (mais je travaille mon cerveau pour que ça cesse).

      Merci beaucoup pour toutes ces pistes de lectures, je vais me diriger vers « Lettre d’une inconnue » en priorité alors ! Il a tellement écrit qu’avoir des ressentis d’autres lecteur•trices permet de s’orienter un peu mieux dans sa bibliographie. J’espère pouvoir ressentir très vite un coup de coeur à mon tour !

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  3. Excellente suggestion de lecture ! Je ne connaissais pas ce petit livre, le thème a l’air absolument passionnant. Noté de mon côté :-). Et merci pour cette nouvelle participation aux Feuilles Allemandes !

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