« La fin d’où nous partons » de Megan Hunter (Gallimard, 2018)

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Je me suis laissée tenter par ce livre en début d’année (paru le 1er février 2018) pour plusieurs raisons : une ambiance annoncée de « fin du monde » ou presque, un style de construction littéraire qui change du roman traditionnel, une confiance aveugle pour les éditions Gallimard et une couverture juste sublime ! Petit point sur cette lecture…

Quatrième de couverture : « Une femme s’apprête à accoucher au moment où Londres est menacée par une inquiétante et mystérieuse montée des eaux. Elle et R, son mari, doivent fuir avec leur nouveau-né, qu’ils ont baptisé Z. R et la narratrice sont rapidement séparés. Cette dernière prend la mer avec Z et O, une autre femme poursuivant seule son chemin avec son tout jeune enfant. À l’abri sur une île, elles attendent. Que l’inondation et les incendies cessent, que leurs compagnons réapparaissent, que leur vie retrouve son ancien cours. Pendant ce temps, les premières dents de Z percent dans sa bouche espiègle et le lien de plus en plus profond qui le relie à sa mère devient très vite, parmi la confusion et l’incertitude environnantes, le havre le plus sûr.

Megan Hunter excelle dans l’expression des sensations, des émotions et des angoisses liées à la découverte de la maternité. Au-delà de cette sphère intime, elle fait également écho aux questionnements actuels sur l’écologie, les migrations de populations et l’effondrement de notre civilisation. »

La fin d’où nous partons est un livre rapide à lire (il fait 176 pages donc idéal pour une lecture de soirée). Il est inévitablement prenant du fait du contexte de l’histoire : événement naturel qui force à l’exil juste après la naissance d’un enfant, survie, perte de proches, recherche de repères annihilés. En termes d’ambiance, c’est pas l’éclate mais ça ne laisse pas le temps au lecteur d’hésiter ou de s’ennuyer, il est directement dedans.

J’ai aimé cette lecture même si ce n’est pas forcément celle que je retiendrai en fin d’année. En effet, il y a un focus très important sur rapport de la mère à l’enfant qui ne m’a pas vraiment bouleversée (j’ai publié un avis de recherche quant à mon instinct maternel). Je pense qu’un parent ressentira davantage ce qu’exprime Megan Hunter, sur le lien à l’enfant, le besoin de le protéger, d’être prêt(e) à tout pour lui. Par contre, j’ai beaucoup plus adhéré à la construction des rencontres, au soutien et à l’entraide entre les personnages dans un monde en perdition. De même, j’ai été touchée par l’existence persistante de l’espoir même s’il est presque interdit dans ce nouveau monde.

Le livre est donc très tourné vers la maternité, le fait de se construire mère, mais aussi vers l’exil, la fuite pour la survie, l’autre thème central qui raisonne particulièrement fort aujourd’hui. Le malaise face à cette épreuve est percutant à la lecture, nous faisons une épreuve d’apnée jusqu’enfin un rayon de soleil apparaisse, timide, mais réel.

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