Ce livre m’a demandé du temps bien qu’il ne soit pas volumineux. Il a été éprouvant pour moi, tout simplement. La plume d’Amélie Cordonnier nous met face au sujet de la violence conjugale, un sujet qu’il faut affronter.
Quatrième de couverture : « Des pages et des pages de notes. Tu as noirci des centaines de lignes de ses mots à lui. Pour garder une trace, tenter de les désamorcer, avec le pathétique espoir qu’ils aillent s’incruster ailleurs qu’en toi.
Cela faisait des années qu’elle croyait Aurélien guéri de sa violence,des années que ses paroles lancées comme des couteaux n’avaient plus déchiré leur quotidien. Mais un matin de septembre, devant leurs enfants ahuris, il a rechuté : il l’a de nouveau insultée. Malgré lui, plaide-t-il. Pourra-t-elle encore supporter tout ça ? Elle va avoir quarante ans le 3 janvier. Elle se promet d’avoir décidé pour son anniversaire.
D’une plume alerte et imagée, Amélie Cordonnier met en scène une femme dans la tourmente et nous livre le roman d’un amour ravagé par les mots. »
Impossible de détourner les yeux du problème à la lecture de ce roman car nous sommes dans les pensées de la narratrice, victime des assauts lexico-violents de son compagnon. Des attaques par des mots, qui ne laissent pas de traces visibles, qui pensent être pansées par des excuses mais dont les stigmates sont terriblement profonds.
Un matin, comme ça, le venin est craché. Cela faisait un moment que ça n’était pas arrivé. Mais là, en plus, les enfants sont témoins. Que faire ? Rester ou partir ? La narratrice s’impose un ultimatum pour statuer. Nous faisons un voyage dans le passé du couple, déjà marqué par cette violence, les efforts insuffisants, l’amour qui n’autorise pas tout, la douleur. Le texte, est écrit dans une violente simplicité. Les faits sont ce qu’ils sont, les dommages aussi.
J’ai apprécié ma lecture car le sujet est important mais elle m’a demandé des efforts. J’ai d’ailleurs fait une pause en cours de route, pour reprendre mon souffle. Ce que j’ai particulièrement apprécié c’est justement de montrer cette difficulté à trancher. C’est trop simple de blâmer la victime en lui reprochant de ne pas partir car il reste de l’amour pour un homme qui sait être aimable, il y a des enfants, il y a une vie qu’il faudra reconstruire. Il y a des raisons de rester et comme de partir. C’est ce terrible dilemne qui nous est livré.
Un roman coup de poing, pour moi. Une lecture qui aura, dans son genre, marqué ma rentrée littéraire d’automne.
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