❤ 👁 « Le mari de mon frère – Tome 1 » de Gengoroh Tagame (Akata, 2016)

Les actualités sont d’une tristesse affligeante. Le 17 mai portait avec lui la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie et a mis en lumière une augmentation significative des agressions et attaques homophobes recensées par rapport à 2017. Les coups blessent, les mots aussi, la bêtise s’enlise.

Je ne suis pas en avance mais mieux vaut publier un peu plus tard que prévu que de ne rien publier. C’est pourquoi j’ai choisi ce manga qui m’a énormément émue et en même temps beaucoup fait rire. C’est selon moi la force de ce récit de Gengoroh Tagame, en plus de son sens de la pédagogie.


Quatrième de couverture : « Yaichi élève seul sa fille. Mais un jour, son quotidien va être perturbé… Perturbé par l’arrivée de Mike Flanagan dans sa vie. Ce Canadien n’est autre que le mari de son frère jumeau… Suite au décès de ce dernier, Mike est venu au Japon, pour réaliser un voyage identitaire dans la patrie de l’homme qu’il aimait. Yaichi n’a alors pas d’autre choix que d’accueillir chez lui ce beau-frère homosexuel, vis-à-vis de qui il ne sait pas comment il doit se comporter. Mais ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Peut-être que Kana, avec son regard de petite fille, saura lui donner les bonnes réponses… »


L’histoire se construit autour de quatre personnages : deux hommes et une enfant ; un être aimé décédé récemment que nous découvrons à travers les souvenirs des deux hommes. Mike était son mari, au Canada. Yaichi était son frère jumeau. Le premier l’a connu jusqu’à la fin, le second l’a connu au début de sa vie mais a ensuite perdu le contact. La jeune Kana, elle, n’a jamais connu cet oncle qui aujourd’hui vient, d’une certaine manière, animer leur existence à tous.

Quand Mike arrive au Japon, il va trouver un foyer dans celui de Yaichi et de sa fille. Entre différences de caractères, différences de cultures et préjugés, un quotidien un peu mal à l’aise va s’installer. Mais c’est sans compter l’innocence, la curiosité et la spontanéité de Kana, qui va permettre de briser, petit à petit, les a priori. Car à son age, Kana n’a pas conscience du poids de la société et des normes qu’elle impose, elle vit sa vie d’enfant et pose des questions à cet oncle qu’elle adore déjà, tout simplement.

Si l’on pense, adulte, que les questions ne doivent pas être posées au risque de paraître bêtes, les enfants osent tout et ils sont alors les plus sages. Poser des questions sur ce que nous ne comprenons pas, car nous ne le vivons pas, c’est bien la plus simple des manières de comprendre l’autre – ou du moins d’essayer, ce qui relève déjà de l’exploit pour certains.

Ce mélange d’une histoire de deuil amoureux, de famille décomposée et d’ouverture d’esprit, voilà une bien belle recette pour un manga réussi. Croisons les doigts pour qu’il soit lu par le plus grand nombre et que les statistiques de la haine, pour une fois, reculent.

Pour en savoir plus

 


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