
Le 7 octobre 2006, en fin d’après-midi, Anna Politkovskaïa est froidement assassinée dans la cage d’escalier de son immeuble. Après des années de menaces répétées, l’exécution a eu lieu. Depuis, aucun coupable n’a été désigné. Ce qui est sûr, c’est qu’Anna Politkovskaïa gênait les plus hautes instances, celles-là mêmes qui ne craignent rien… sauf les journalistes et écrivain·e·s.
Présentation de la maison d’édition : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.
Cette phrase d’Albert Londres était pour Anna Politkovskaïa une ligne de conduite.
Née à New-York, enfant privilégiée de la Nomenklatura, la jeune Anna choisit le journalisme. L’année 1999 marque un tournant. Elle couvre le conflit en Tchétchénie pour Novaïa Gazetta et met, dès lors, le pied dans un engrenage qui va conduire à son assassinat sept ans plus tard.
C’est en Tchétchénie que débute le récit de ce roman graphique, hommage à une journaliste courageuse et à une femme déterminée qui fut et reste la voix de la Russie qui résiste. »
Les faits que met régulièrement au jour Anna Politkovskaïa sont sidérants, à peine croyables et égratignent directement Vladimir Poutine et les gouvernements. Pour eux, cela ne peut pas durer. Parmi les journalistes il y a les bons, ceux qui veulent du bien à leur pays et ne cherchent pas à le décrédibiliser, et il y a les mauvais, ceux qui s’en prennent à lui et le critiquent. Les mauvais, il faut les faire taire : de l’intimidation à l’assassinat, il y a à la fois le choix des armes et l’impunité des commanditaires.
Pour le pouvoir russe, Anna Politkovskaïa était une mauvaise journaliste car elle faisait son travail, recherchait, vérifiait l’information et écrivait ce qu’elle voyait, ce qui était tangible. Que ça plaise ou non. Généralement la deuxième option.
Depuis la prise de pouvoir de Vladimir Poutine une explosion d’assassinats de journalistes a été constatée.
Ce roman graphique est un hommage au courage d’Anna Politkovskaïa en plus de revenir sur certaines affaires marquantes qu’elle a couvertes et révélées dans la presse : des prises d’otages, des attentats et la deuxième guerre de Tchéchénie. Le récit se clôt sur un entretien très riche entre Francesco Matteuzzi et Paolo Serbandini, qui a connu la journaliste.
Plusieurs des livres d’Anna Politkovskaïa sont encore disponibles, de quoi me rendre curieuse et poursuivre ma découverte de cette femme qui ne voulait ni se taire ni s’en laisser conter par les gouvernements russes.
Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : La bibliothèque du Dolmen
Et vous, quel·s livre·s sur des journalistes menacé·e·s ou assassiné·e·s conseillez-vous ?
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