
Traduit par Olivier Favier • 120 p. • 15,50 €
Vous cherchez à vous prendre une petite claque ? Vous avez été impressionné·e par Le démon de la Colline aux loups de Dimitri Rouchon-Borie ? Vous cherchez un texte qui pourrait s’approcher de ce style direct et incarné tout y allant un peu plus léger sur le côté sordide de l’histoire ? Alors ne cherchez plus, vous êtes au bon endroit.
Quatrième de couverture : « Nicola se souvient de son enfance, alors qu’il vient tout juste de mourir, après trente-cinq années d’internement dans un hôpital d’aliénés.
Explorant l’univers tragi-comique des asiles de fous, La Brebis galeuse s’attaque sans pitié à la société de consommation. Dans la lignée de Pier Paolo Pasolini et Dario Fo, Ascanio Celestini s’érige ainsi, avec humour et poésie, contre un monde où tout s’achète. »
Acteur, réalisateur et auteur italien, Ascanio Celestini a littéralement secoué mes émotions lors de cette lecture. J’ai craqué sur ce livre en pensant qu’il s’agissait d’une nouveauté de la rentrée littéraire, hors il n’en est rien et ce texte a un sacré bagage : initialement pièce de théâtre narratif, il a été transcrit publié en Italie en 2006 avant d’été traduit en français en 2010. En 2011, Ascanio Celestini adapte lui-même en film cette histoire. Du coup, je n’ai qu’une envie : le trouver et le regarder, m’en imprégner encore.
C’est l’histoire de Nicola, qui est né dans les années soixante. Les fabuleuses années soixante. Ces années désirées, ces année craintes. Petit garçon, il nous raconte son enfance et nous apprenons à le connaître d’anecdote en anecdote, d’éclats de rires en inquiétudes et indignations. Un jour, Nicola – toujours enfant – est interné dans un asile. Alors que nous lisons ces lignes, il est désormais mort et nous raconte, simplement, avec ses mots et ses compréhensions, avec son innocence, sa clairvoyance particulière et les blessures qui lui ont été infligées.
Ascanio Celestini nous confie une histoire sur l’enfermement et interroge la folie et la façon dont elle est perçue et traitée par la société. J’ai été très impressionnée, complètement saisie par ce personnage resté en enfance faute d’avoir pu devenir vraiment adulte, fort de son éternelle espièglerie et de son imagination. Ce texte se fait aussi critique de la violence des adultes, de l’institution religieuse et de la société de consommation.
J’ai refermé ce livre et j’ai bondi sur mon ordinateur, espérant que d’autres oeuvres d’Ascanio Celestini soient traduites. Il y en a. Je vous en reparle. Mais, d’ici-là, je vous invite vivement à découvrir La brebis galeuse. Je vous mets au défi de ne pas être ému·e·s, de ne pas passer du rire au sentiment d’effroi.
Cette lecture me donne envie d’explorer des textes, récents ou non, se déroulant ou ayant un lien avec ces lieux autrefois appelés asiles. Ma bibliographie est prête, ne reste plus qu’à sélectionner les livres qui m’attirent le plus, accrocher solidement mon coeur et les lire.
Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : Pas de chroniques trouvées pour le moment.
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