
Hong Kong n’est plus l’exception qu’elle était et qui permettait aux opposants chinois d’avoir un cadre de protection, un espace d’expression. Hong Kong n’est plus l’exception qu’elle était et toute sa population est désormais soumise au système autoritaire et ultra contrôleur chinois.
Quatrième de couverture : « Pendant des jours, des semaines, des mois, ils ont défilé dans les rues, leur dignité pour seule armure face à la tyrannie. Chacune de leurs banderoles affichait le même mot d’ordre, désormais interdit par l’oppresseur : LIBÉREZ HONG KONG. »
Nous avons suivi à travers le monde le combat des Hongkongais pour la défense de leurs droits et libertés ainsi que pour leur souhait de démocratie. Nous avons vu avec un chaud sentiment de fraternité et une peur au ventre – comment ne pas craindre un nouveau Tiananmen – les foules défier l’autorité en place et les forces de l’ordre. Avec toujours de l’inventivité dans la façon d’affronter tête haute le pouvoir et de la détermination, la population a bravé des violences extrêmes. Si aujourd’hui Hong Kong n’est plus, je crois que les Hongkongais qui marchaient face aux gaz lacrymogènes, aux balles en caoutchouc et aux matraques méritent une immense admiration. Certain·e·s y ont laissé leur vie, d’autres ont été blessé·e·s à vie, tabassé·e·s, emprisonné·e·s et j’en passe.
Celles et ceux qui luttaient d’une autre façon, notamment avec les mots la méritent tout autant. Car la presse et la littérature d’opposition n’a plus voix au chapitre à Hong Kong. Des responsables éditoriaux et des journalistes ont été arrêtés pour jugement ou forcés de fermer leurs rédactions.
C’est pour cela que j’ai souhaité parler de ce document, de ce documentaire graphique dans le cadre du mois pour l’écrivain en prison.
J’ai trouvé peu d’informations sur la situation actuelle et les pressions en cours à l’encontre de Lau Kwong-shing mais elles doivent être bien réelles. L’auteur a fait le choix, alors que son travail était florissant, de mettre son talent de dessinateur au service de la cause prodémocratique et du devoir de transparence. Car nous découvrons que le fameux un pays, deux système est du passé depuis un certain temps. Les violences policières, notamment, sont aussi courantes que grandissantes. Et c’est en voyant le visage d’une jeune femme qui aura perdu à jamais un œil lors d’une manifestation que Lau Kwong-shing va prendre sa décision : montrer la réalité de Hong Kong, ce qu’elle a été, ce qu’elle est et ce qu’elle risque de devenir.
L’ouvrage est principalement composé de planches illustrées accompagnées de textes contextualisant et expliquant les faits. Des crayonnés en noir et blanc, réalisés en fonction de l’actualité, qui portent une réelle urgence en eux. Dans un style à la fois précis et marqué par l’univers des mangas, Lau Kwong-shing nous fait découvrir Hong Kong par l’intérieur des manifestations et des injustices, des manigances politiques et policières. Mêlant son histoire personnelle – dans laquelle Hong Kong a pris la place du paradis de l’enfance – et l’actualité socio-politique, l’auteur livre un constat alarmant pour la population comme pour les avancées démocratiques et le respect des droits humains dans certaines régions du monde.
En plus de découvrir beaucoup d’informations sur la vie des Hongkongais et la pression de Pékin sur eux, Lau Kwong-shing nous appelle à la vigilance permanente, rappelant que des droits acquis peuvent être enlevés aux peuples et que c’est un devoir qui revient à ces derniers de ne pas laisser faire sans agir.
Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : Pas d’autres chroniques trouvées pour le moment.
Et vous, connaissez-vous un autre livre parlant de la situation de ces dernières années à Hong Kong ?
Retrouvez-moi aussi sur :
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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