« Le cimetière des rêves » de Hanan El-Cheikh (Actes Sud, 2000 ; Babel, 2002)

Je vous retrouve aujourd’hui avec un très beau recueil de nouvelles découvert dans le cadre du challenge #autricesdumonde du mois de mai qui nous emmène à la rencontre d’autrices libanaises. Je vous le dis dès maintenant : j’ajoute un nom à la liste des auteurs et autrices dont je veux découvrir l’intégralité de l’oeuvre.

Quatrième de couverture : « Elles habitent à Beyrouth ou à Fès, dans un village retiré de la montagne yéménite ou au cœur de Londres, certaines restent fidèles à la tradition quand d’autres ont embrassé la modernité, mais toutes les femmes arabes qui peuplent ces nouvelles vont de l’avant, affirmant leur indépendance parfois sans ménager leurs partenaires masculins, car chacune est en lutte, clandestine ou violemment déclarée, pour son droit à disposer d’elle-même.

S’illustrant dans l’exercice difficile de la nouvelle, c’est sur une petite musique douce-amère que Hanan El-Cheikh plonge dans chacun des univers qu’elle crée pour en éclairer subtilement la vérité des êtres et des lieux. »

Quinze nouvelles pour quinze histoires de femmes. Dans des contextes et ambiances différentes, Hanan El-Cheikh concocte des personnalités et des situations variées qui permettent d’aborder un large éventail de sujets : les traditions et croyances, l’enfermement familial, la transgression et l’émancipation, la sexualité et l’adultère, l’amour du pays et l’émigration, le rapport au monde et aux autres, la vie dans les villages, etc. Des sujets tabous qui ont compliqué la publication des textes de l’autrice au cours de sa carrière.

Comme dans chaque recueil que j’ai lu, toutes les nouvelles ne m’ont pas conquise avec la même force mais j’ai eu plusieurs coups de coeur parmi elles. J’ai été vraiment surprise. D’autres fois j’ai été un peu perdue mais le style de l’autrice a toujours compensé mon sentiment. En véritable conteuse, Hanan El-Cheikh mène ses histoires en nous tenant sur le fil de ses mots.

Malgré la forme courte de ces textes, je me suis presque toujours attachée aux femmes qu’elle dessine, m’identifiant à certains de leurs traits de caractère, me projetant avec mes expériences et opinions propres dans leurs situations. J’ai particulièrement aimé les personnages révoltés contre leur situation conditionnée du fait de leur sexe ou confrontés aux pressions de la société qui attend d’une femme qu’elle fasse un mariage, des enfants et un homme contenté.

Ce recueil a été mon livre de bus durant dix jours : chaque jour de travail je lisais deux à trois nouvelles, aérant la lecture avec des moments de réflexion (mon travail me permet quelques divagations mentales), attendant chaque fois impatiemment de reprendre la route pour poursuivre ma lecture. Je peux le dire avec certitude : même si je n’ai pas eu un coup de coeur total pour ce livre, je suis vraiment sous le charme du style d’Hana El-Cheikh et de son regard sur des sujets qui s’avèrent parfois encore difficiles à aborder pleinement – et pas qu’au Liban – même si certaines choses ont bien sûr évolué depuis la publication de ces textes, parus en arabe en 1982 et 1994.

Ma prochaine piste de lecture dans la bibliographie de cette autrice ? Question difficile… Mais je crois que je vais aller vers Poste restante Beyrouth, si j’arrive à le trouver d’occasion car épuisé, sinon vers Histoire de Zahra, qui fut interdit de publication au Liban, ce qui me titille forcément.

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Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : Pas de chroniques trouvées pour le moment.

Et vous, de quel·le·s auteur·trice·s voulez-vous lire tous les livres ?

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9 réflexions sur “« Le cimetière des rêves » de Hanan El-Cheikh (Actes Sud, 2000 ; Babel, 2002)

  1. Cela a l’air intriguant ! Ma médiathèque n’a pas ce livre mais j’ai marqué une réécriture des contes des 1001 nuits.
    Quant à lire l’œuvre intégrale d’un auteur, c’était mon mode de fonctionnement quand j’étais jeune ; cela m’a passé, même si j’ai parfois des engouements (Ferdinand Von Schirach, Kazuo Ishiguro notamment et j’aimerais arriver à lire tout Charles Juliet mais c’est illusoire tant il a écrit diversement).

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    • Je mets cette réécriture de côté pour le moment car je n’ai pas encore la culture nécessaire pour bien profiter de ma lecture. 🙂

      Pour le moment j’ai surtout listé des auteur·e·s avec des bibliographies gérables pour moi. Je n’ai lu aucun des auteurs que tu cites, mais découvrir Ferdinand Von Schirach est prévu. Je vais regarder leurs bibliographies respectives à la recherche de nouvelles pistes de lectures, merci pour ce partage d’auteurs fétiches ! 🙂

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      • Je n’ai pas cité les auteur‧ices dont la biblio est très courte et donc « à jour » (Claire Keegan en particulier – 4 livres de mémoire) et j’ai oublié de citer Paul Auster dont j’ai lu quasiment toute l’œuvre (et même relu presque tous les romans). J’apprécie de retrouver des univers, des voix, apprendre à connaître l’humain qui en est à l’origine, m’imprégner.

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    • Ce sont des bibliographies qui ne sont pas très longues, ça enlève un peu au mérite. 😀 Mais j’aime le faire car ça permet de vraiment cerner un·e auteur·trice, de croiser les livres et les thèmes.

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