« L’incendie » d’Antoine Choplin et Hubert Mingarelli (La fosse aux ours, 2015)

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Qui dit commande de livres d’occasion dit agrandir ma collection de livres d’Hubert Mingarelli (qui est bientôt complète, ce qui me chagrine profondément). J’ai fait le choix de ce court roman à deux voix et quatre mains qui fut l’occasion de découvrir un peu Antoine Choplin.

Quatrième de couverture : « Pavle et Jovan, l’un en Argentine, l’autre à Belgrade, renouent le contact par lettres après plusieurs années de silence. Leur correspondance les amène, peu à peu, à évoquer un passé douloureux. Les deux hommes ont été pris dans la tourmente de la guerre en ex-Yougoslavie au début des années quatre-vingt-dix. Et ce qui est arrivé là-bas a bouleversé leur vie. »

Deux anciens camarades se retrouvent par lettres interposées de nombreuses années après la guerre suite à leur recontre rapide à Belgrade. Parler est devenu depuis un besoin pour un passé trop lourd mais dire les choses qui rongent n’est pas simple. La violence est enfermée dans l’esprit et le corps, la honte difficile à formuler. Remuer le passé c’est l’inviter dans le présent.

Les deux auteurs montrent des hommes ordinaires qui se sont retrouvés noyés dans une guerre et dans une violence qui les ont changés, qui les ont poussés à faire des choses qu’ils n’arrivent pas à oublier, à se pardonner. Ils ont vécu une situation ensemble et ce moment est le cœur secret des échanges. Ils savent qu’ils seront ensevelis avec, mais le besoin de dire et de partager ce poids est devenu vital. Au lecteur de découvrir cela, quand l’homme bascule en un instant d’un côté ou de l’autre de la ligne avant de se retrouver face à sa conscience.

Si j’ai bien compris, chacun des auteurs campe un personnage. Rien n’indique dans l’ouvrage qui écrit qui et vous vous doutez bien, étant donné mon amour littéraire pour Hubert Mingarelli, qu’il a fallu que je me positionne. Ses mots me manquant déjà, j’ai eu besoin de me dire : Ah, ça c’est du Hubert ! Pour moi, il a revêtu la peau de Pavle et Antoine Choplin celle de Jovan. Si vous l’avez lu, n’hésitez pas à me donner vos avis sur ce point.

L’incendie est un roman épistolaire qui secoue dans l’aspect ordinaire d’hommes engagés dans des conflits, dans ce que la guerre transforme en eux et ce qu’ils portent ensuite à vie, en silence jusqu’à ce que ça ne soit plus possible. C’est aussi un livre qui m’a immensément donné envie de découvrir Antoine Choplin ainsi que la maison d’édition La fosse aux ours.

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Et vous, de quel•le auteur•e avez-vous lu tous les livres ou presque ?

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10 réflexions sur “« L’incendie » d’Antoine Choplin et Hubert Mingarelli (La fosse aux ours, 2015)

    • J’espère qu’il te touchera comme il l’a fait pour moi si tu as l’occasion de le trouver. 🙂 Un sujet difficile en effet, comme souvent avec Hubert Mingarelli qui touchait aux blessures collectives et individuelles. Je crois qu’Antoine Choplin aussi a cette ligne littéraire. 🙂

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  1. Un petit bijou ce roman ! Oui, tu as raison, chaque auteur écrit un personnage et c’est super bien fait. J’avais rencontré les deux auteurs et l’éditeur de La fosse aux ours, tous trois très agréables. Je suis encore triste pour le décès de Hubert Mingarelli, il va manquer à la littérature… Heureusement je n’ai pas encore tout lu de lui ! D’ailleurs, je ne suis pas sûre d’avoir publié une note de lecture pour L’incendie… Une relecture s’impose !!!

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    • Je te souhaite donc une magnifique relecture de ce livre ! 🙂 Comme toi, je crois que la tristesse va mettre un certain temps à s’atténuer. C’est un crève-coeur de me dire que j’aurais bientôt tout lu d’Hubert Mingarelli et je croise les doigts pour qu’il y ait bel et bien des manuscrits en attente dans les bureaux d’un éditeur… Si seulement… ♥

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