« Le vieux qui lisait des romans d’amour » de Luis Sepúlveda (Métailié, 1992)

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Nombreux sont les lecteurs et lectrices qui se sont replongés dans l’oeuvre de Luis Sepúlveda à l’annonce de sa disparition. Pour ma part, je n’avais pas encore lu son roman culte, l’ayant pourtant dans ma bibliothèque depuis un certain temps.

Quatrième de couverture : « Antonio José Bolivar connaît les profondeurs de la forêt amazonienne et ses habitants, le noble peuple des Shuars. Lorsque les villageois d’El Idilio les accusent à tort du meurtre d’un chasseur blanc, le vieil homme se révolte. Obligé de quitter ses romans d’amour – seule échappatoire à la barbarie des hommes – pour chasser le vrai coupable, une panthère majestueuse, il replonge dans le charme hypnotique de la forêt. »

Indéniablement, je ne peux qu’être d’accord avec les louanges faites au conteur. L’histoire se déroule et glisse le long des eaux avec une agilité incroyable malgré les différents sujets et les différentes temporalités qu’aborde l’auteur. Tout est fluide.

Avec son personnage d’Antonio José Bolivar, Luis Sepúlveda nous parle des ravages humains, des tares qui le rendent dangereux pour lui, les autres et le monde dès lors que l’ambition et l’orgueil sont des moteurs quotidien. Il nous parle aussi des Shuars qui vivent dans la forêt, de leur culture et de leurs croyances, singulières mais qui ne manquent pas de faire écho à l’humanité entière. Ces tribus plus que jamais menacées aujourd’hui. Face à la cruauté des hommes se dressent la nature et ses habitants, quels qu’ils soient.

Luis Sepúlveda crée une petite société aux multiples caractères et ne manque pas de montrer la faim de pouvoir, le sentiment de supériorité de l’homme sur ce qui l’entoure, les discriminations entre les populations, la colonisation et ses impacts, la violence, la misère et la cupidité. Mais il nous montre aussi la bonté, l’amour et la force de la littérature pour éclairer le quotidien.

Magré tout cela, je n’ai pas eu le coup de cœur que j’attendais. Par ailleurs, si j’ai méprisé le personnage du maire qui représente parfaitement l’affamé de pouvoir aveuglé par son propre appétit sans réussir à comprendre le lieu qu’il dirige, je n’ai pas forcément aimé son traitement façon limace. Le ridicule fonctionne, mais j’aurais préféré qu’il soit amené d’une autre façon, son caractère suffisant à le rendre antipathique au possible.

Hymne au respect du monde qui nous entoure, cette fable n’a malheursuement pas finie d’être d’actualité.

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12 réflexions sur “« Le vieux qui lisait des romans d’amour » de Luis Sepúlveda (Métailié, 1992)

  1. Belle et émouvante chronique sur un auteur que j’aime beaucoup. Je ne suis pas sûr qu’il aurait parlé de cette fameuse cruauté des hommes dont on entend parler de plus en plus, lui qui a lutté contre un système de pouvoir cruel, lui qui aimait les hommes capables d’amour et ils sont nombreux.

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    • Merci beaucoup pour ce gentil message. 🙂 J’avoue que je l’ai peu lu, donc je n’ai sûrement pas une lecture très aiguisée de cet auteur. J’y ai vu de la violence et de la cruauté qui exacerbe la bonté en réaction (qui existe aussi sans cela), comme une sorte de lien entre les deux, mais c’est peut-être une vision biaisée. 🙂

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  2. Le nom est poétique. Je vais l’ajouter à ma PAL ! Du même auteur, j’avais lu « Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler » et « Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis », mais c’était il y a longtemps et j’étais petite…

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