Ce roman est celui qui m’a fait m’intéresser de très près aux Editions do. J’aime les récits d’enfance car ils sont le berceau de toute une vie, car ils sont aussi souvent emprunts de mélancolie, car ils nous invitent à retrouver un regard parfois perdu. Arja Kajermo m’a beaucoup émue et je n’attends qu’une chose : un autre roman pour lequel je serai au rendez-vous dès le jour de sa sortie.
Quatrième de couverture : « L’Âge du fer est à la fois un conte et un roman du passage à l’âge adulte. Une histoire racontée du point de vue d’une enfant qui a grandi dans la Finlande, puis la Suède, des années 50. L’Âge du fer, parce que la vie dans la ferme familiale est rudimentaire et difficile mais aussi en référence aux éclats d’obus entrés dans les jambes du père. L’Âge du fer, parce que la petite fille pense que ce fer a affecté non seulement les jambes de son père, mais son coeur aussi. Et même celui de toute la famille. Dans L’Âge du fer, l’apparente simplicité du style contraste avec la force d’une histoire qui oblige doucement mais inexorablement à reconnaître, sous le paysage magique et les fables populaires, l’impact psychologique de la pauvreté, de la violence domestique, de la marginalisation et de l’immigration. »
S’il s’agit d’un roman de fiction, l’histoire reprend néanmoins des éléments que l’auteure a connus. La naissance et la petite enfance en Finlande, la vie dans une petite ferme rurale, le départ pour la Suède avec sa famille alors qu’elle n’était pas bien grande. La fiction puise ici clairement dans le réel et ajoute de la force au propos.
Arja Kajermo nous emporte dans un voyage dans le temps, direction la Finlande rurale des années 50, dans une famille qui n’a pas beaucoup de moyens, ne vit pas dans un grand confort et n’a pas non plus un cadre familial rassurant et sécurisant. Mais la petite fille affronte les jours et les difficultés. Sauf que dans la ferme où le confort est rudimentaire, les tensions familiales et économiques auront des conséquences par-delà les frontières, sur les liens qui les unissent. Du jour au lendemain, tout ce que l’enfant aura connu sera bouleversé.
Il est question de conditions sociales, d’ambitions qui nous portent plus loin au risque de perdre ce que l’on a, de la figure d’un père dur et intimidant, de séparations, d’exil, d’intégration alors que les autres vous regardent de biais. La pauvreté est aussi présente que les espoirs et la langue d’Arja Kajermo adoucit les jours et les nuits de la petite au fil des jours, des mois.
Je ne veux pas vous en dire plus pour vous laisser le plaisir de découvrir cette histoire d’enfance qui, personnellement, m’a émue autant qu’elle m’a fait voyager dans le temps et dans l’espace. Une magnifique découverte.
Cette chronique est enfin l’occasion de souligner le plaisir que l’on peut prendre à voir apparaître des illustrations au fil du récit. Je n’ai pu que constater, dans des groupes de discussions littéraires, des remarques violentes et méprisantes à l’encontre de la littérature graphique/illustrée. Ce mépris, je leur laisse. A mes yeux le dessin porte aussi un propos et vient en complémentarité du texte et le travail de Susanna Kajermo le démontre avec talent et sensibilité. La littérature générale mériterait de proposer plus de textes qui proposent cette complémentarité texte-image.
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