Cette chronique est le résultat d’un voyage aussi doux qu’intense, au bord des rivières tchèques et en compagnie d’un enfant attachant. Cela faisait longtemps que je devais m’y engager et, à peine fini, j’ai commencé à faire la liste des personnes à qui j’ai envie de l’offrir. C’est un livre comme ça, que l’on aime et que l’on veut faire découvrir.
Quatrième de couverture : « Les poignantes histoires de ce livre, classique de la littérature tchèque, composent la tendre chronique d’un homme qui se souvient de son père, géant captivant et charmeur aux yeux de l’enfant qu’il était. En apparence elles reconstituent la vie de sa famille, avec en arrière-plan l’histoire de l’Europe centrale au XXe siècle, mais elles sont en réalité beaucoup plus que cela : ce sont des méditations sur la vie et la survie, la mort et la mémoire, l’humour, la justice et la compassion. »
Le petit Otto Popper (nom de naissance de l’auteur) nous parle de son enfance dans la région de Prague avec une langue qui rappelle la force de l’instant et avec un ton parfois espiègle. En quelques mots, ce livre est une superbe évocation de l’enfance, de l’admiration d’un garçon pour son père, de l’amour des poissons, de l’impact de la guerre et de l’antisémitisme sur une famille qui traverse le XXe siècle. Mais le talent de l’auteur c’est de nous parler de fragments de mémoire qui l’ont marqués en nous émouvant autant qu’en nous faisant rire.
J’ai eu un immense attachement pour ce narrateur, à la fois enfant et adulte, qui nous parle de son père, personne au caractère exhalté et vendeur hors-pair qu’il admire énormément, de sa mère et de sa patience infinie, de son oncle Prosek, grand tendre réfugié derrière une attitude distante, du peintre Nechleba et d’autres encore. Car ce récit kaléidoscopique nous fait croiser le chemin de personnes qui ont marqué Ota Pavel et ils nous marquent à notre tour.
Ces rencontres se produisent souvent en lien avec la pêche. On nous parle des rivières, des différents poissons qui la peuplent, des rêves de pêches miraculeuses, du courant et des pluies, des déceptions et des victoires. Ces moments ont suivi l’auteur à chaque étape de sa vie – et l’enfance est riche en étapes. Ils ont été des moments de partage avec le père, des blessures mais aussi des opportunités de survie.
Ota Pavel a été un journaliste sportif reconnu mais va peu à peu développer des symptomes dépressifs et paranoïaques. L’écriture lui a été vivement conseillée pour améliorer son état, alors qu’il était en hôpital psychiatrique. La beauté qui ressort de ce texte traduit une immense sensibilité. Pour citer le préfacier, Mariusz Szczygiel : « Seul un grand dépressif pouvait écrire le livre le plus antidépressif du monde. » Après cela, comment ne pas se plonger dans la lecture ?
Ce roman est sorti en poche dans la collection Folio chez Gallimard début mars. Vous avez donc le choix entre les deux formats si vous voulez vous faire plaisir ou l’offrir.
Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : Les liseuses • Aux vents des mots
Et vous, allez-vous rejoindre la rivière et son flot de souvenirs ?
Retrouvez-moi aussi sur :
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis complètement d’accord avec toi, un excellent livre qu’on a tout de suite envie d’offrir !
J’aimeAimé par 1 personne
Je crois que j’ai pas fini de l’acheter en double ou en triple pour ça. 🙂 Je vais essayer de lire l’autre roman traduit d’Ota Pavel d’ici peu, « A chacun sa part de gâteau ». Je sens que son écriture et sa sensibilité pourraient me faire aimer des textes qui traitent de sport. Et ça, c’est un sacré défi !
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai noté aussi récemment « A chacun sa part de gâteau », qui me tente beaucoup. Au cas où une lecture commune te tenterait, je serais volontiers partant !
J’aimeAimé par 1 personne
Ce serait avec plaisir ! 🙂 Je ne sais juste pas du tout quand je le commanderai, ma liste de livres à lire dans les semaines à venir est assez énorme… Je pense que ce sera plus pour l’automne si je ne veux pas trop me mélanger les pinceaux. 😉
J’aimeJ’aime
[…] Pavel : c’est avec une langue magnifique qu’Ota Pavel nous conte son enfance dans Comment j’ai rencontré les poissons ainsi que des anecdotes sportives dans A chacun sa part de gâteau. C’est avec un ton à la […]
J’aimeJ’aime
[…] « Comment j’ai rencontré les poissons » d’Ota Pavel (Editions do, 2016) […]
J’aimeJ’aime
[…] Lire la chronique […]
J’aimeJ’aime
J’avais ce livre depuis fort longtemps dans ma PAL et je l’ai sorti cette année, un très beau moment de lecture également
J’aimeAimé par 1 personne
Oh ton commentaire me fait très plaisir ! C’est vraiment un livre à découvrir et à valoriser ! ♥ J’ai aussi le recueil de nouvelles d’Ota Pavel (aussi aux éditions do), il faut vraiment que je le découvre !
J’aimeJ’aime