« Par-delà nos corps » de Bérengère Cournut (Le Tripode, 2019)

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Flânant dans une petite librairie de Lyon je suis tombée sur cette recommandation coup de cœur des libraires. Lecture rapide de la quatrième de couverture, sentiment qu’il était fait pour moi. Ni une, ni deux, je l’emporte et le lis dès ma couette retrouvée. Malheureusement, mes attentes n’ont pas correspondu à la réalité du texte…

Quatrième de couverture : « Elisabeth a 20 ans quand elle rencontre à Paris Werner, lieutenant-poète et peintre allemand. Mais la Première Guerre Mondiale éclate… Des décennies après, Elisabeth adresse une lettre à Werner, en réponse à celle, pleine d’idéal, qu’il lui avait envoyée du front juste avant de mourir. Elle y décrit ce que sa vie est devenue après leur rencontre et comment les épreuves ont fait d’elle une femme plusieurs fois aimante et aimée, traversée par le désir, le miracle de la maternité, la mort et l’absence.

Un texte en réponse au texte de Pierre Cendors, Minuit en mon silence (Le Tripode, 2017). »

Je ne peux remettre en doute la qualité de l’écriture de l’auteure car si le livre ne m’a pas plu c’est principalement pour l’une des thématiques abordées et dont je n’avais pas saisi l’importance dans le résumé : le miracle de la maternité. Je m’attendais à davantage de place laissée à l’amour pour les deux hommes perdus à la guerre et à la reconstruction suite au deuil. Je suis donc convaincue que ce livre peut trouver son public mais je n’en fais malheureusement pas partie.

Pourtant il y avait un beau potentiel : la façon dont Bérengère Cournut emmène son personnage au front pour approcher du lieu de disparition des deux hommes qu’elle a aimé a été d’une grande force ; la façon dont elle termine son roman avec une nouvelle guerre et deux enfants perdus entre les frontières le fut également. Mais, entre ces deux moments, il a trop été question de maternité à mon goût, notamment du fait qu’elle soit abordé avec des éléments presque mystiques.

J’ai vraiment eu du mal avec les sentiments du personnage principal qui se sent femme pleinement accomplie par la maternité. A vrai dire, c’est une idée que me hérisse un peu le poil. Je peux l’entendre mais, encore une fois, ce n’est pas du tout ce que je recherchais dans cette lecture et je considère (peut-être à tort) qu’on ne se définit pas en tant que femme uniquement par notre capacité à donner la vie. Je n’ai donc pas réussi à prendre en affection Elisabeth qui m’est restée très distante dès lors que la maternité et son aspect mystique sont entrés dans le paysage.

Comme vous le comprenez, le sujet n’était tout simplement pas fait pour moi et je ne peux le reprocher aux qualités littéraires de l’auteure et je peux comprendre son choix de personnage et la magie de la vie qu’elle a voulu lui insuffler. Tout simplement, ça ne correspondait pas à ce que j’en attendais.

Ce roman a été écrit en réponse à Minuit en mon silence de Pierre Cendors et je dois avouer que malgré cette lecture très mitigée, je suis très curieuse de lire ce premier texte et peut-être alors comprendrai-je mieux le texte de Bérengère Cournut. Sans la moindre rancune, donc, sans compter qu’il me reste aussi à découvrir De pierre et d’os de l’auteure.

Pour en savoir plus

 


Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : Les éditions de virginie


 

Et vous, avez-vous eu des attentes déçues récemment ?

7 réflexions sur “« Par-delà nos corps » de Bérengère Cournut (Le Tripode, 2019)

  1. Je n’ai pas lu celui-ci, mais j’ai complètement craqué pour l’onirisme de De pierre et d’os. L’héroïne y est aussi mère, mais elle est bien plus que ça, et cela ne l’empêche en rien de vivre sa vie…
    Je comprends que ce point de vue sur la maternité puisse te hérisser le poil. J’ai beau avoir eu une fille, je ne supporte pas que l’on juge une femme par son statut de mère ou pas. C’est un choix, qui doit rester libre, et je préfère mille fois voir une femme sans enfants et heureuse, q’une mère « par obligation » qui se rend, ainsi que son/ses enfant(s) malheureux. Je ne suis heureusement pas qu’une mère, car maintenant qu’elle est grande et vit loin, que me resterait-il ? Mon utérus, mon choix. C’est simple pourtant, je ne comprends pas que ça pose autant de problèmes, y compris (et peut-être hélas surtout) à des femmes.

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    • Je suis fondamentalement d’accord avec toi, ton message me fait plaisir et me fait sentir moins seule. ^^ Et je confirme, ne voulant pas d’enfants, je suis beaucoup jugée par des femmes (donc tes mots sont d’autant plus réconfortants). Je vais me laisser tenter par « De pierre et d’os » dans l’année je pense et ce que tu en dis me rassure car j’aime les histoires de relations entre mères/pères et enfants, il faut juste que ce soit plus que le sujet de la satisfaction biologique et l’enfermement dans un rôle unique. Merci encore pour ton message ! 🙂

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    • Il va falloir que je me lance dans « De pierre et d’os ». Je l’ai acheté à sa sortie et je ne sais pas pourquoi, je n’arrive pas à l’ouvrir… Il va falloir passer le cap ! 🙂

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