Je m’étais promis de lire ce roman en découvrant sa sortie et, vu que je suis longue à la détente avec les promesses que je me fais à moi-même, il m’a fallu un bon paquet de mois pour m’y atteler. Et vraiment, je l’ai pris comme une claque. Lu d’une traite, impossible à arrêter comme les drames impossibles à enrayer.
Quatrième de couverture : « On ne l’appelle jamais Antoine Orsini dans ce village perché au cœur des montagnes corses mais le baoul, l’idiot du coin. À la marge, bizarre, farceur, sorcier, bouc émissaire, Antoine parle à sa chaise, lui raconte son histoire, celles des autres, et son lien ambigu avec Florence Biancarelli, une gamine de seize ans retrouvée morte au milieu des pins et des années 80.
Qui est coupable ?
On plonge à pic dans la poésie, le monde et la langue singulière d’un homme simple, jusqu’à la cruelle vérité. »
Ouverture sur l’enterrement d’Antoine. Cet Antoine que nous allons suivre dans tout le roman, absorbé de pensées, de douleurs et de violences, résultat d’une vie à avoir été malmené, incompris, mis de côté, humilié, violenté. Une histoire qui porte en elle de nombreux malheurs, parmi eux, le décès violent de Florence, alors jeune fille solaire du village, qui subjuguait certains cœurs par sa beauté et réveillait la folie d’autres.
Antoine va remonter le fil de son existence, raconter sa vie à une chaise cassée qu’il veut ramener chez lui. Car les objets et les êtres abîmés ont encore droit de vivre ou d’être, ils ne sont pas justes bons à être jetés. Et il en sait quelque chose. De ses jeunes années à la mort de Florence, c’est aussi le mystère autour du décès qui se dessine, cumulant les suspects jusqu’au terrible dénouement.
Si au début j’ai eu un peu peur du style de l’écriture, je suis vite tombée sous son charme. La magie opère et le lecteur a le sentiment d’être face à un récit authentique avec ce qu’il a parfois d’incohérent quand l’émotion est trop grande. Et des émotions, Antoine en a à revendre ! Au final, du baoul du village ou des autres personnes qui s’estiment normales, le plus clairvoyant sera peut-être celui que la foule montre du doigt en faisant la grimace.
Julie Estève nous livre ici un roman poignant. Si vous ne l’avez pas encore lu, je ne peux que vous le recommander. Pour ma part, je crois qu’il m’a secouée pour un bon moment.
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Et vous, quel coup vous a porté ce livre ?
Il m’avait fait envie au moment de sa sortie mais je l’avais honnêtement un peu oublié, et noté nul part. Merci pour la piqure de rappel.
J’avais lu de l’autrice Moro-Sphinx (son premier roman je crois ?) et si j’avais moyennement accroché, le style m’avait plu.
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Avec plaisir ! 🙂 Je n’ai pas du tout lu son premier roman et je ne suis pas encore allée regarder son résumé mais tu me rends curieuse même si tu n’avais pas été totalement convaincue. « Simple » est difficile et poétique à la fois, vraiment particulier mais j’ai été incapable de le poser avant de l’avoir fini. Peut-être te plaira-t-il davantage, je te le souhaite en tout cas ! 🙂
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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