Ce livre attendait patiemment dans ma PAL et il en est sorti grâce à Enna lit, Enna vit ! avec qui j’ai réalisé cette lecture commune. Qu’elle en soit remerciée car ce roman m’a vraiment sortie de mes habitudes de lecture !
Quatrième de couverture : « Paris, octobre 1961 : à Richelieu-Drouot, la police s’oppose à des Algériens en colère. Thiraud, un petit prof d’histoire, a le tort de passer trop près de la manifestation qui fit des centaines de victimes. Cette mort ne serait jamais sortie de l’ombre si, vingt ans plus tard, un second Thiraud, le fils, ne s’était fait truffer de plomb, à Toulouse. »
J’avais acheté ce livre pour le mois thématique sur l’Algérie et puis je n’ai pas eu le temps de le lire. Le reprenant ces derniers jours, je m’attendais vraiment à un récit particulièrement orienté sur les manifestations à Paris et sur l’affaire des noyés de la Seine. Par ailleurs, il avait beau être édité en folio policier, je pensais qu’il serait assez orienté sur la société des années 60 avec, en trame de fond, la guerre d’indépendance algérienne. Bon, soyons clairs, je croyais mal. Mais ce ne fut en aucun cas une déception.
Didier Daeninckx, avec ce roman, nous montre sa connaissance de l’histoire contemporaine et ses échos dans le présent, même s’il s’agit ici des années 80. Ces eighties que j’ai adoré lire avec une enquête qui mêle histoire française (pas glorieuse) et tradition du polar : un policier – personnage principal – qui a toujours le bon sarcasme au bon moment, des acolytes attachants, une femme endeuillée mais envoûtante et des putains de sales types.
Je ne suis pas une lectrice de romans policiers et je dois dire que celui-ci se lit malgré tout avec une facilité déconcertante ! Trente-six ans nous séparent de sa date de parution et il n’a presque pas de rides (je compte lui demander son secret), il fonctionne, c’est aussi simple que ça. J’ai beaucoup apprécié que certaines histoires souvent traitées séparément se rencontrent car elles ont des points communs malgré leurs singularités : le racisme et les discriminations. À mes yeux, il faut un sacré courage pour aborder les deux périodes dont il est question dans ce livre. Car en 1983, si des lois d’amnistie existaient concernant la guerre d’Algérie, ce n’était qu’un écran de fumée entre différents ressentiments, et l’une des responsabilités de l’État, portée par Jacques Chirac un certain jour de juillet 1995, était encore loin.
Si j’ai deviné assez vite le dénouement, je ne me suis pas lassée une minute de cette lecture et j’ai passé un très bon moment.
Ils/Elles l’ont aussi lu et chroniqué : Enpochezmoi…
Et vous, l’avez-vous lu et avez-vous été surpris/es ?
Merci de partager cette lecture! Personnellement, suite à une rencontre avec l’auteur (je mets un lien vers le compte-rendu dans ce billet) je connaissais la toile de fond mais j’ai vraiment apprécié ce mélange historique et polar!
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Moi j’ai été très surprise de voir se dessiner le cheminement de l’histoire, même si je le sentais venir. J’essaie de sortir de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, rien à faire, j’y reviens toujours. 😉
Quelle chance d’avoir pu rencontrer Didier Daeninckx ! *.*
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C’est le destin! 😉
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Lu il y a très longtemps, au collège. Et rencontré l’auteur qui était venu dans notre classe grâce à notre prof de français qui l’avait invité. J’ai souvenir d’échanges passionnants et d’un auteur extrêmement simple et abordable.
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Rolala ! Je suis hyper envieuse ! (C’est pas beau, mais j’assume. Hehe) Ce sont ces rencontres aussi qui ouvrent les yeux sur le monde de façon générale, en plus de faire apprécier la littérature ! 🙂
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Et j’avais une prof de français très investie dans son métier qui n’hésitait pas à mettre des auteurs face à des élèves de 13 ans. Et un auteur qui n’a pas non plus hésité à venir partager avec des adolescents 😉
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Ma belle sœur me l’a conseillé et en effet il a l’air très intéressant !
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Il est très intéressant, je confirme. 🙂 Et, vraiment, j’admire le fait de publier ce type de textes au début des années 80. Je n’ai pas encore recherché des critiques d’époque, mais je serais curieuse de les lire. 🙂
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Oui tu as raison, en le replaçant dans un contexte bien particulier..!
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J’ai lu ce roman quand j’étais en troisième, parce que mon cher prof trouvait ça fantastique de nous faire découvrir des vieux romans français qui ont touché les époques et surtout, des aussi grands auteurs tels que Daeninckx… Et je l’en remercie ! Même après autant d’années, j’ai toujours un doux souvenir de ce roman. Il était vraiment super, intéressant, complet et pourtant, pas barbant. J’aime bien l’histoire, sans l’adorer, et ce roman a su me faire l’adorer l’espace de quelques pages. J’en garde toujours un bon souvenir dans le fond de ma tête ! Comme toi, il m’a agréablement plu malgré mon jeune âge qui ne me donnait pas forcément envie de me plonger dedans…
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Je crois que si j’avais eu à le lire au collège j’aurais eu un avis similaire au tiens ! C’est le genre de livres qui peuvent dénouer des choses, tant vis-à-vis de la littérature que de l’histoire et l’écriture est hyper fluide. Pour ma part, j’adore l’histoire mais je ne suis pas polar et pourtant ! ^^ Je pense, tout comme toi, le garder un moment en mémoire et, aussi, poursuivre ma découverte de cet auteur ! 😀 Merci beaucoup pour ton avis ! 🙂
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Moi non plus, je ne suis pas polar (vraiment pas….) mais pourtant, l’auteur a su le faire de façon à ce qu’on aime quand même ! C’est sa magie. Merci à toi pour cet article !
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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