À peine sorti en librairie et déjà primé, c’est d’un beau livre dont je vais vous parler aujourd’hui. Je vous parlais d’un prix ? Ah oui ! Le prix Vendredi qui, en référence à Michel Tournier récompense depuis 2017 la richesse et la créativité de la littérature jeunesse française contemporaine.
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Quatrième de couverture : « Dans le monde des fantômes, une guerre impitoyable fait rage. Des spectres malfaisants, idéologues et criminels, ont pris le pouvoir.
Alors que la Résistance s’organise, un jeune fantôme, à la recherche de ses parents disparus, s’y enrôle avec espoir et conviction. Avant d’être impliqué dans une autre guerre, plus violente encore : celle des humains. Le hasard amène le jeune fantôme jusqu’à une maison étrange, où se cache une jeune fille. Il en tombe amoureux, voudrait lui déclarer sa flamme, alors que celle-ci ne se doute même pas de son existence. Mais un soir elle disparaît…
Pour les jeunes lecteurs comme pour les adultes (à partir de 13 ans). »
Pour commencer, si ce livre est autant pour les adolescents que pour les adultes, que chacun y verra une histoire avec ses références historiques ou découvrira l’un des grands drames de l’époque contemporaine sans effet de choc, je le trouve malgré tout plus adapté pour de jeunes lecteurs. Difficile pour moi de ne pas le lire avec mes yeux adultes c’est donc de ce point de vue que je vais vous en parler.
L’histoire se passe toujours en avance dans le monde des fantômes par rapport au monde des humains. La guerre gronde dans le premier, elle grondera donc dans le second, mais pas tout de suite. Pour le moment, différents clans de draps blancs s’organisent entre les Fantômes Acides, les Résistants ou encore d’autres qui sont plus sur la voie de la collaboration. Nous découvrons un jeune fantôme, qui ouvre les yeux sur le monde, avec sa beauté mais aussi l’horreur qui s’y cache. Séparé de ses parents qu’il ne reverra pas, il s’engage dans la résistance et va être confronté à des situations qui expliquent en partie le caractère totalitaire et idéologique du nazisme, le courage et l’organisation des réseaux de résistance.
Il m’a semblé très pédagogique et très facile d’accès et il va falloir que je le prête à une jeune lectrice pour avoir un avis complémentaire. L’écriture est claire et touchante, les illustrations sont généreuses et envoûtantes, nous avons là un très beau livre qui devrait trouver une jolie place de référence pour aborder la Seconde Guerre mondiale et la Shoah auprès de jeunes lecteurs. L’auteur dit les choses, il parle des camps, de l’extermination, mais le monde fictif des fantômes permet une mise à distance nécessaire pour les jeunes lecteurs. Il ne s’agit pas de tout se prendre en pleine poire mais de donner un premier niveau d’information, comme une première marche à gravir avant d’aller plus loin quand le lecteur sera prêt.
Beau, intelligent, original : je vais bien entendu le défendre pour qu’il soit mis en vente dans la librairie du musée dans lequel je travaille car je suis convaincue qu’il peut être un outil pour les enseignants et un fort moment de lecture.
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