« A beautiful ghetto » de Devin Allen (Syllepse, 2018)

Voici le premier livre de photographies qui intègre ma bibliothèque ! J’ai pour habitude d’en offrir mais rarement d’en acheter pour moi, celui-ci a donc désormais sa petite place à part.


Quatrième de couverture : « BALTIMORE, USA, le 18 avril 2015, Freddie Gray meurt une semaine après sa violente interpellation par la police. Le feu et la révolte se propagent dans la ville, un soulèvement que Devin Allen va immortaliser.

Ce soulèvement a été déclenché et nourri par la jeunesse. Ces jeunes ont fait en sorte que le monde entende leur voix et sente leur douleur. Certains les ont qualifiés de racailles. Moi je n’ai vu que mes frères et mes sœurs qui ont pris les armes et sont devenus des soldats. Ce livre est une histoire visuelle du soulèvement. Il est également l’histoire de Baltimore, de Freddie Gray, et de tant d’autres qui ont grandi, ont travaillé et élevé leurs enfants dans des endroits comme Baltimore. Ce livre veut renverser le stigmate et montrer la part de beauté du ghetto.

Sa photographie accompagne le mouvement Black Lives Matter et la nouvelle page qui s’est ouverte dans l’histoire des luttes de libération noires. »


Devin Allen nous offre à voir des habitants du quartier Noir de la ville de Baltimore, veut montrer qu’où nous voyons un ghetto, lui et d’autres voient la vie, l’amour, la révolte, l’entraide, la détermination à exister et à se battre pour des droits, parmi lequel celui de ne plus avoir peur. La couverture du livre a également été la coucerture du New-York Times en 2015, ce n’est pas rien et je comprends amplement pourquoi elle a été choisie. C’est d’autant plus mérité que Devin Allen est un autodidacte extrêmement talentueux qui n’a rien à envier aux photographes professionnels.

Une première partie de l’ouvrage concerne la vie quotidienne, des hommes et des femmes devant chez eux ou à leur fenêtre, des enfants dans un square, des jeunes dans la rue, des rassemblements d’enfants joyeux, fiers sur leurs vélos… Une deuxième partie se concentre sur les émeutes qui eurent lieu suite au décès de Freddi Gray, à la suite d’une arrestation bien trop musclée pour être dite de routine. Après plusieurs décès suite à des arrestations, après plusieurs relaxes de policiers, la colère n’a plus pu être contenue. Les photographies sont ponctuées de poèmes particulièrement prenants de Tariq Touré.

C’est un livre à regarder et à ressentir, cette colère qui demande à ce que les hommes, les femmes et les enfants puissent vivre en sécurité. Cette colère qui demande que les discriminations ne soient plus officieusement monnaie courante, qui demande que chaque personne ait les mêmes droits que les autres, que chaque personne ne soit pas définie par sa couleur ou son quartier, même si l’un et l’autre sont sources de fierté. Nous lisons sur les visages cette fierté, elle va de paire avec la détermination, ne pas s’excuser d’être là, demandant justice.

La photo qui m’a le plus touché est celle d’un petit garçon tenant une pancarte sur laquelle est écrit Je ne suis pas une menace.

Je vous laisse donc découvrir ce livre, mais avant, je partage cette citation de Martin Luther King :

« Une émeute est le langage de ceux qui ne sont pas entendus. »

Pour en savoir plus

 

Et vous, aimez-vous la photographie et suivez-vous des artistes en particulier ?

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